Al-Qanṭara XLII (1)
Enero-Junio 2021, e04
eISSN 1988-2955 | ISSN-L 0211-3589
https://doi.org/10.3989/alqantara.2021.004

Dire la norme dans la seconde moitié du IXe/XVe siècle : la Tuḥfa d’al-ʿUqbānī, miroir de transformations sociales au Maghreb central

Formulating the Rules in the Second Half of the 9th/15th Century: Al-ʻUqbānī’s Tuḥfa, Mirror of Social Transformations in the Central Maghrib

Jennifer Vanz

Université Paris I Panthéon-Sorbonne

https://orcid.org/0000-0002-3639-7869

Résumé

Cet article se propose d’étudier le traité de ḥisba, intitulé Tuḥfat al-nāẓir wa-ġunyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, du juriste tlemcénien Muḥammad al-ʿUqbānī (m. 871/1467). C’est d’abord le contexte de production de ce texte qui est envisagé : celui du Maghreb central dans la seconde moitié du IXe/XVe siècle caractérisé par une évolution des rapports de force entre différents pouvoirs, saints, savants et pouvoirs sultaniens. Se pose alors avec une nouvelle acuité la question du maintien de l’ordre social abordé à travers cet ouvrage situé à l’intersection de deux genres, traité de ḥisba et recueil de fatwā-s. Al-ʿUqbānī propose ainsi une discussion du précepte coranique d’ordonner le bien et d’interdire le mal puis une sélection de fatwā-s traitant de la ḥisba. Ce texte, loin d’être atemporel, s’inscrit pleinement dans son temps et témoigne des transformations sociales à l’œuvre.

Mots-clés: 
Maghreb central; ḥisba; fatwā-s; ordre social.
Abstract

The aim of this article is to study the ḥisba treatise, entitled Tuḥfat al-nāẓir wa-ġunyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, of the tlemcenian jurist Muḥammad al-ʿUqbānī (m. 871/1467). Firstly, it is the context production of this text which is considered: the central Maghrib in the second half of the 9th/15th century characterized by an evolution of the balance of power between different actors, saints, scholars and sultanian powers. The acuteness of the question of social order preservation arises through this work which mix two kind of literary genre, ḥisba treatise and fatwā collection. Al-ʿUqbānī proposes a discussion of the coranic precept of commanding right and forbidding wrong, then a selection of fatwa which deal with ḥisba. So this work, far from being timeless, fits fully into its time and reflects social transformations in process.

Key words: 
central Maghrib; ḥisba; fatwā-s; social order.

Recieved: 11/01/2019; Accepted: 13/07/2020; Published: 08/07/2021

Citation /Cómo citar: Vanz, Jennifer, "Dire la norme dans la seconde moitié du IXe/XVe siècle : la Tuḥfa d’al-ʿUqbānī, miroir de transformations sociales au Maghreb central", Al-Qanṭara, 42, 1 (2021), e04. doi: https://doi.org/10.3989/alqantara.2021.004

CONTENIDO

Parent pauvre de l’historiographie contemporaine, l’histoire du Maghreb au IXe/XVe siècle, est mal connue. Les chroniques, il est vrai, sont moins nombreuses qu’au siècle précédent. La documentation n’est pourtant pas inexistante, mais elle change sensiblement de nature, les sources juridiques, notamment, devenant plus abondantes. Le IXe/XVe siècle maghrébin voit ainsi fleurir les célèbres recueils juridiques d’al-Burzulī (m. 841/1438)1 Al-Burzulī, Ǧāmiʿ; sur cet auteur voir Vidal Castro, “Al-Burzulī”. et d’al-Wanšarīsī (m. 914/1508)2 Al-Wanšarīsī, Al-Miʿyār: sur cet auteur et cet ouvrage voir Vidal Castro, “El Miʿyār de al-Wanšarīsī” ; Id., “Las obras de Aḥmad al-Wanšarīsī” ; Id., “Aḥmad al-Wanšarīsī”.. L’œuvre du juriste tlemcénien Muḥammad al-ʿUqbānī (m. 871/1467), intitulée Tuḥfat al-nāẓir wa-ġunyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir ( « Curiosité du regard et utilité de se souvenir pour la protection de la loi et la correction des actes blâmables » )3 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa. ʿAlī Chenoufi a réalisé son édition à partir d’un seul manuscrit, celui de la Zaytūna (n°2978) mais il existe au moins deux autres manuscrits, un à la bibliothèque d’Alger et un à la bibliothèque al-Ṣādiqiyya auxquels il n’a pas eu accès : Ibid., p. 141. Ce manuscrit n°2978 avait déjà été mis au jour par Mohammed Talbi qui en avait proposé une présentation : Talbi, “Quelques données sur la vie sociale”., s’inscrit dans ce mouvement d’essor des sources juridiques. Pour autant, cela ne doit pas occulter l’originalité profonde de cet ouvrage, situé à l’intersection de deux genres, celui du traité de ḥisba et celui des recueils de fatwā-s. Dès lors, comment comprendre la rédaction d’un tel ouvrage ? De quoi est-il le symptôme4Le terme est ici employé au sens défini par Joseph Morsel, à savoir, que « le symptôme renvoie, non pas à une absence, mais à une présence non visible, latente. (…) Cet invisible est la part abstraite du monde social, sa logique, ses représentations, tout ce qui en assure la cohésion, la reproduction et la transformation.” : Morsel, “Traces ?”, p. 855-856. ? Car, comme tout document, il « renvoie en effet nécessairement aux pratiques sociales qui non seulement forment son contexte mais surtout déterminent sa forme (matérielle, visuelle, graphique, langagière) et son sens : chaque document est une cristallisation de pratiques sociales5Ibid., p. 858. ».

L’analyse du contexte de production de l’ouvrage s’avère ainsi essentielle afin de mettre au jour les rapports de force qui se jouent entre différents acteurs qui prétendent définir la norme et la faire appliquer. L’objet d’écriture choisi par l’auteur, la ḥisba, doit ensuite être interrogé. Car loin d’être anodin, il témoigne de l’acuité avec laquelle se pose la question du maintien de l’ordre social. Enfin, le discours juridique développé dans la Tuḥfa, loin d’être atemporel, doit être envisagé dans toute sa profondeur historique. La sélection des fatwā-s mais également leur agencement résulte d’un projet d’écriture ancré dans le temps présent d’un auteur préoccupé par les transformations sociales qui animent la société de la seconde moitié du IXe/XVe siècle.

1. Milieux savants et pouvoir sultanien à Tlemcen au IXe/XVe siècle : tensions et concurrences

 

1.1. Les ʿUqbānī et le milieu savant tlemcénien

 

Aux côtés des Marzūq et des Maqqarī, les ʿUqbānī constituent la troisième grande famille de Tlemcen6 Kisaichi, “Three Renowned ‘Ulamā’”. Sur l’affirmation de Tlemcen en tant que centre intellectuel voir : Touati, “Histoire et anthropologie religieuse”. dont les membres ont fréquenté les souverains abdelwadides et mérinides, et ont occupé, sur plusieurs générations, des postes de premier plan. Le premier membre de la famille à être répertorié dans les dictionnaires biographiques7En dehors des dictionnaires biographiques, Charles Brosselard a également retrouvé les épitaphes : Brosselard, “Les inscriptions arabes de Tlemcen”. est Abū ʿUṯmān (m. 811/1408-9), qui fut qāḍī al-ǧamāʿa de Tlemcen, Bougie, Marrakech, Salé, Oran et Hunayn et était, à l’époque de Yaḥyā b. Ḫaldūn, prédicateur à la grande mosquée de Tlemcen8 Yaḥyā b. Ḫaldūn, Buġiyat, éd. t. I, p. 60, trad. p. 76-77 ; Ibn Maryam, Al-Bustān, éd. p. 221-223, trad. p. 113-115 ; Aḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ, p. 189.. À sa suite, plusieurs de ses descendants ont occupé la charge de qāḍī. Ce fut le cas de Qāsim b. Saʿīd9 Ibn Maryam, Al-Bustān, éd. p. 284-287, trad. p. 161-163 ; Aḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ, p. 365-366., qāḍī à Tlemcen durant sa jeunesse et célèbre muftī dont les fatwā-s ont été compilées par al-Wanšarīsī10 Lagardère, Histoire et société, p. 36 (n°107), 41 (n°142-149), 91 (n°90), 143-145 (n°121-151), 147 (n°160), 189 (n°347), 225-226 (n°60-62), 232-233 (n°84), 331 (n°169-171), 402 (n°119), 445-446 (n°98), 460 (n°163), 469-470 (n°31-32). et al-Māzūnī11 Voguet, Le monde rural, p. 19 : Qāsim al-ʿUqbānī est « l’auteur de plus d’un quart des fatwā-s compilées par al-Māzūnī dans la seconde partie de son ouvrage”.. De même, Aḥmad (m. 840/1436)12 Ibn Maryam, Al-Bustān, éd. p. 131, trad. p. 55 ; Aḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ, p. 118. fut qāḍī de Tlemcen ainsi qu’Ibrāhīm (m. 880/1475)13 Ibn Maryam, Al-Bustān, éd. p. 143, trad. p. 61-62 ; Aḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ, p. 65., également auteur de plusieurs fatwā-s14 Voguet, Le monde rural, p. 20 ; Lagardère, Histoire et société.. Quant à Muḥammad (m. 871/1467)15 Ibn Maryam, Al-Bustān, éd. p. 394, trad. p. 257 ; Aḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ, p. 547-548., auteur de la Tuḥfa, il cumula lui aussi les fonctions de grand qāḍī de Tlemcen et de muftī, mais les notices biographiques restent très laconiques et ne donnent aucune précision sur la période durant laquelle il exerça ces fonctions. Le récit de ʿAbd al-Bāsiṭ b. Ḫalīl offre toutefois de précieux détails. Lorsqu’il arrive à Tlemcen, en 868/1464, sous le règne d’al-Mutawakkil, Muḥammad al-ʿUqbānī est alors grand qāḍī de Tlemcen16 ʿAbd al-Bāsiṭ b. Ḫalīl, Deux récits de voyage, p. 54.. En 869/1465, il est envoyé à Tunis comme ambassadeur du souverain abdelwadide afin de négocier la paix avec les Hafsides17Ibid., p. 71-72.. Puis, entre 869/1465 et 871/1467, date de sa mort, Muḥammad al-ʿUqbānī est destitué de sa fonction de qāḍī au profit de son oncle Ibrāhīm18 Ibn Maryam, Al-Bustān, éd. p. 143, trad. p. 62 ; Aḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ, p. 65..

La famille ʿUqbānī a donc exercé, sur plusieurs générations, la judicature à Tlemcen et devait jouir d’un certain monopole sur cette charge19Hormis les al-ʿUqbānī, les sources ne mentionnent que deux personnages ayant exercé cette charge : Muḥammad Abū ʿAbd Allāh Ḥammū al-Šarīf (m. 873/1468) (dans Ibn Maryam, Al-Bustān, éd. p. 365, trad. p. 230) et Ibn Abī al-Barakāt, grand qāḍī de Tlemcen autour de 1480 à l’époque de la controverse du Touat (dans Lagardère, Histoire et société, p. 44 n°162).. En outre, la plupart de ses membres ont été à la fois qāḍī et muftī indiquant ainsi que la judicature (qaḍā’) et l’émission de fatwā-s (iftā’) étaient des fonctions qui pouvaient être occupées par les mêmes individus. C’est ainsi toute la question du subtil équilibre entre ces deux fonctions et des rapports entre le juge et le jurisconsulte qui se trouve posée. Durant la seconde moitié du viiie/xive siècle à Tunis, sous l’impulsion d’Ibn ʿArafa (m. 803/1401), le muftī prend un ascendant progressif sur le juge, le premier tendant à devenir le premier personnage de la hiérarchie judiciaire de la capitale20 Van Staëvel, Droit mālikite et habitat à Tunis, p. 279-282.. La fonction de muftī s’institutionnalise alors progressivement puisque, comme dans le cas de la judicature, c’est le pouvoir qui tend à prendre la main sur la nomination des muftī-s21Ibid. ; Voguet, Le monde rural, p. 21 parle d’« intégration institutionnelle des juristes”.. Au Maghreb central, le phénomène est attesté pour le IXe/XVe siècle, notamment à travers le cas de la famille ʿUqbānī. Exerçant les deux fonctions, quoique pas nécessairement simultanément, les ʿUqbānī concentraient donc en leurs mains une large part du pouvoir judiciaire dans la capitale abdelwadide et participaient activement à la définition des normes juridiques.

Cette position prééminente a sans doute suscité contestations et convoitises. Ainsi, Qāsim al-ʿUqbānī, auteur du plus grand nombre de fatwā-s conservées, était réputé pour professer « des opinions qui s’éloignaient de la doctrine mālikite et qui furent, pour la plupart, combattues par son contemporain Ibn Marzūq al-Ḥafīd22 Ibn Maryam, Al-Bustān, éd. p. 284, trad. p. 161 ; Aḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ, p. 365. ». Ce dernier était également un éminent muftī, sans pour autant avoir occupé la fonction de qādī. Comme Qāsim al-ʿUqbānī, il restait proche du pouvoir. Le souverain abdelwadide Abū-l-ʿAbbās Aḥmad assista d’ailleurs aux funérailles de ces deux figures illustres23 Ibn Maryam, Al-Bustān, éd. p. 286 et 374, trad. p. 163 et p. 239 ; Aḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ, p. 366.. La proximité plus ou moins affichée avec le pouvoir politique est alors un véritable enjeu pour les élites religieuses de Tlemcen. Le dictionnaire biographique d’Ibn Maryam laisse ainsi entr’apercevoir la concurrence que les élites religieuses se livrent entre elles, la position par rapport au pouvoir étant un des principaux éléments clivant. Dans la longue notice consacrée à Abū ʿAlī al-Ḥasan b. Maḫlūf, connu sous le nom d’Abarkān (m. 868/1463), l’un de ses disciples, al-Sanūsī (m. 895/1490)24 Bencheneb, “al-Sanūsī”, EI², vol. IX, p. 20-24 ; Touati, “Histoire et anthropologie religieuse”, p. 277-278. raconte comment il en est venu à suivre ses enseignements :

Après avoir fréquenté quelque temps les conférences de Sīdī Qāsim al-ʿUqbānī, je me rendis un jour à une leçon du cheikh Sīdī Muḥammad b. Marzūq, et m’étant aperçu que le savoir de ce professeur était, dans chaque science, un océan sans rivage, je m’attachai à son enseignement et abandonnai celui de Sīdī Qāsim al-ʿUqbānī. Un autre jour que j’étais descendu à Bāb Zīrī et que j’avais pris place parmi les auditeurs du cheikh al-Ḥasan, il me sembla que la science de ce dernier perdait à être comparée à celle du cheikh Sīdī Muḥammad b. Marzūq25 Ibn Maryam, Al-Bustān, éd. p. 183-184, trad. p. 89..

Al-Sanūsī, éminent représentant du soufisme de la fin du IXe/XVe siècle, établit ici une hiérarchie entre les principaux maîtres de Tlemcen qui semble inversement proportionnelle à leur proximité avec le pouvoir. Aux côtés des grandes figures traditionnelles comme Qāsim al-ʿUqbānī et Muḥammad b. Marzūq, d’autres personnalités de premier plan émergent comme Abarkān et al-Sanūsī26Sur la place du soufisme dans l’enseignement à Tlemcen : Touati, “Histoire et anthropologie religieuse”, p. 282-284.. Ces derniers n’occupent pas de fonctions officielles, se rapprochent par leur mode de vie ascétique du modèle de la sainteté et prônent, de fait, une certaine distance à l’égard des biens matériels et du pouvoir politique. On retrouve alors, pour ces deux personnages, le topos de l’indifférence voire du refus de fréquenter les souverains27Ibid., éd. p. 191, 416-418, trad. p. 94-95 et p. 273-275.. Cette attitude est justifiée par de nombreux auteurs maghrébins, comme Ibn Qunfuḏ, qui reprennent notamment les propos d’al-Ġazālī sur « ce qui est licite et ce qui ne l’est pas dans la fréquentation des sultans28 Amri, “Le pouvoir du saint”, p. 172 ; voir également sur les relations entre les saints et le pouvoir Ferhat, “Souverains, saints et fuqahā’”. ». Le rejet n’est pas, loin s’en faut, systématique puisque Abarkān finit par recevoir le sultan Abū ʿAbd Allāh Aḥmad et al-Sanūsī, après un premier refus, accepte les revenus d’une madrasa que lui offre le sultan. Mais leur méfiance à l’égard du pouvoir terrestre n’en est pas moins clairement affirmée.

Ce clivage entre élites religieuses, les unes affichant leur indépendance par rapport à un pouvoir qui leur est, quoi qu’il en soit, soumis29 Amri, “Le pouvoir du saint”, p. 188-190., les autres se caractérisant par leur « intégration institutionnelle30 Voguet, Le monde rural, p. 21. », apparaît au grand jour dans le cadre de la polémique sur les synagogues du Touat à partir des années 148031 Vajda, “Un traité maghrébin” ; Hunwick, Jews of a Saharan oasis ; Id., “The rights of dhimmis” ; Id., “Al-Mahîlî and the Jews of Tuwât”.. Plusieurs personnalités sont alors mobilisées pour répondre à la question posée au qāḍī du Touat, al-ʿAṣnūnī, concernant le statut légal des synagogues de cette région. Al-Wanšarīsī32 Lagardère, Histoire et société, p. 44-45 (n°162) ; sur la position d’al-Wanšarīsī voir : Powers, “Aḥmad al-Wanšarīsī”, p. 382-399. compile ainsi plusieurs opinions : celle d’al-ʿAṣnūnī, qāḍī du Touat, celle d’Ibn Zakrī, muftī officiel de Tlemcen, celle d’Ibn Abī l-Barakāt, grand qāḍī de Tlemcen, celle d’al-Raṣṣāʿ, grand qāḍī de Tunis qui se prononcent tous contre la destruction. À l’inverse, al-Fiǧǧīǧī, al-Sanūsī, al-Tanasī et al-Maġīlī y sont favorables. Il s’agit bien là d’une fracture au sein des élites religieuses, dont la signification est éminemment politique. Les juristes officiels, nommés par les pouvoirs abdelwadide et hafside, adoptent tous une même position, s’opposant à la destruction des synagogues. À l’inverse, les partisans de la destruction, qui l’emportent finalement, « ne font pas partie des juristes intégrés au système33 Voguet, “Les communautés juives”, p. 304 ; Hunwick, “The rights of dhimmis”, p. 141-143. ». Ce sont les arguments d’al-Tanasī, qui n’est pourtant pas muftī, qui sont retenus par al-Maġīlī pour légitimer son action de destruction. Comme le souligne John Hunwick, sa position est pourtant considérée comme ayant valeur de fatwā, ce qui interroge sur l’usage qui est fait, au IXe/XVe siècle, du terme de muftī ainsi que sur la relation qu’entretient le détenteur de cette charge avec les autres jurisconsultes34Ibid., p. 143.. Cette polémique, qui suscita un vif débat au sein des élites religieuses, revêt ainsi une dimension politique. Elle témoigne aussi d’un mouvement de fond plus ancien de contestation de la légitimité politique des pouvoirs en place qui connaît, à partir du IXe/XVe siècle, un nouveau regain. C’est dans ce contexte de contestation latente d’un pouvoir sultanien abdelwadide fragilisé face à son concurrent hafside que doit être analysé le règne d’al-Mutawakkil (866-873/1461-1468).

1.2. Une volonté de reprise en main des élites par al-Mutawakkil ?

 

Al-Mutawakkil accède au pouvoir à Tlemcen, en 866/1461, après avoir mené, aux côtés de son père, une révolte contre son parent Abū ʿAbd Allāh Muḥammad. Pourtant, depuis le début du IXe/XVe siècle, les Hafsides jouent un rôle de premier plan dans la politique du sultanat abdelwadide, menant plusieurs expéditions à Tlemcen afin que leur souveraineté soit reconnue par le prince abdelwadide régnant. Ils interviennent ainsi à plusieurs reprises pour favoriser ou destituer un souverain à Tlemcen35 Al-Tanasī, Naẓm al-durr, éd. p. 244-246, trad. p. 119-125.. La prise de pouvoir par al-Mutawakkil en 866/1461 ne change pas véritablement les rapports de force. Le voyageur égyptien ʿAbd al-Bāsiṭ b. Ḫalīl, qui se rend à Tlemcen entre 868/1464 et 871/1466, se fait l’écho de la menace permanente d’une expédition hafside à laquelle le nouveau souverain abdelwadide est exposé36 ʿAbd al-Bāsiṭ b. Ḫalīl, Deux récits de voyage, trad. p. 56-59, 75.. Malgré les tentatives récurrentes d’émancipation, al-Mutawakkil reconnaît la souveraineté hafside, une reconnaissance matérialisée par l’envoi, par le nouveau souverain abdelwadide, sans doute à titre de présent, de dirhams et de dinars frappés au nom du Hafside37Ibid., p. 17-18. En effet, les catalogues de monnaies ne font pas état de pièces frappées par les Abdelwadides au nom des Hafsides..

Affaibli au niveau régional, le souverain abdelwadide semble, à l’instar de son illustre prédécesseur Abū Ḥammū II (760-791/1359-1389), avoir porté une attention toute particulière à légitimer son pouvoir par la plume. Alors que depuis le règne d’Abū Ḥammū II, aucune source produite dans l’entourage d’un souverain abdelwadide ne nous est parvenue, deux ouvrages, probablement rédigés sous le règne d’al-Mutawakkil, ont été conservés. Le premier, intitulé Naẓm al-durr, est l’ouvrage qu’al-Tanasī (m. 899/1494) dédie à ce souverain. Comme la Buġiyat de Yaḥyā b. Ḫaldūn (m. 780/1378-1379), il ne relève pas d’un genre unique mais en associe plusieurs mêlant chronique, généalogie, miroir au prince, poésie et adab. De même, comme dans la chronique de Yaḥyā b. Ḫaldūn où le récit de la (re)conquête de Tlemcen par Abū Ḥammū II, depuis Tunis jusqu’à la capitale abdelwadide, constituait la matrice de la légitimité de ce souverain, al-Tanasī offre, dans sa chronique, un récit similaire. Bien que de façon moins détaillée, il raconte la conquête du pouvoir par al-Mutawakkil et son père qui, partant de Tunis, conquièrent successivement les provinces orientales du royaume abdelwadide avant de s’emparer de la capitale et de mettre fin au règne d’Abū l-?Abb?s A?mad (r.?834?866/1430?1466)ʿAbbās Aḥmad (r. 834-866/1430-1466)38 Al-Tanasī, Naẓm al-durr, éd. p. 253-254, trad. p. 130-135.. Cette similitude est sans doute loin d’être anodine : avec l’avènement d’al-Mutawakkil, c’est la descendance d’Abū Tāšfīn II b. Abī Ḥammū (r. 791-797/1389-1393) qui triomphe définitivement sur la Maison d’Abū Ḥammū II. L’œuvre d’al-Tanasī témoigne ainsi de la volonté d’al-Mutawakkil d’associer les lettrés de sa capitale à la mise par écrit de cette nouvelle page de l’histoire abdelwadide. Reste que les relations d’al-Tanasī avec le pouvoir abdelwadide étaient sans doute bien plus complexes qu’il n’y paraît. Si son ouvrage est bien destiné à légitimer le pouvoir du nouveau souverain, ses biographes ne font état d’aucune fonction officielle. En outre, lors de la controverse du Touat, sous le règne du successeur d’al-Mutawakkil, Abū ʿAbd Allāh Muḥammad IV al-Ṯābitī (r. 873-910/1468-1504), il ne se rallie pas à la position des juristes « officiels » mais incarne la figure d’une opposition farouche au maintien des synagogues. Le changement de souverain explique peut-être cette prise de distance à l’égard du pouvoir politique mais rien, dans l’état actuel de la documentation, ne permet de mieux étayer cette hypothèse.

Le second ouvrage qui date, selon toute probabilité, du règne d’al-Mutawakkil est la Tuḥfa de Muḥammad al-ʿUqbānī. Bien que l’on ne connaisse pas la date exacte de sa rédaction, les fonctions de grand qāḍī de Tlemcen et d’ambassadeur occupées par Muḥammad al-ʿUqbānī durant le règne d’al-Mutawakkil ainsi que l’ouvrage dédié à ce prince par al-Tanasī, rendent l’hypothèse d’une composition de la Tuḥfa à cette période vraisemblable, même si rien n’indique qu’il s’agit d’une commande princière. En effet, de même qu’al-Tanasī semble prendre ses distances avec le pouvoir, Muḥammad al-ʿUqbānī est, sous le règne même d’al-Mutawakkil, destitué de ses fonctions au profit de son oncle, Ibrāhīm39 Ibn Maryam, Al-Bustān, éd. p. 143, trad. p. 62 ; Aḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ, p. 65.. Après lui, les sources ne mentionnent plus de membres de la famille ʿUqbānī aux postes de qāḍī ou de muftī. Aussi ne doit-on pas exclure, soit dès la fin du règne d’al-Mutawakkil, soit sous celui de son successeur Muḥammad IV al-Ṯābitī, une hostilité du pouvoir à l’égard de certains juristes. Outre les ʿUqbānī, le cas d’al-Wanšarīsī est également intéressant. Après avoir reçu sa formation à Tlemcen, un conflit dont on ne connaît pas la cause l’opposa au sultan abdelwadide Muḥammad IV al-Ṯābitī. Sa maison fut saccagée, il dût fuir Tlemcen et s’installa à Fès en 874/146940Vidal Castro, “Aḥmad al-Wanšarīsī”, p. 328-329. Vidal Castro rappelle l’hypothèse émise par les éditeurs du Miʿyār selon lesquels une fatwā, interdisant la construction sur un cimetière sauf en des conditions très précises, aurait été à l’origine du conflit avec le sultan.. Il semble par ailleurs qu’al-Wanšarīsī prônait le maintien d’une distance nécessaire entre le pouvoir et les ʿulamā’ qui devaient rester indépendants41Ibid., p. 329, note 71 : Vidal Castro cite le Miʿyār, vol. 2, p. 408 où al-Wanšarīsī fait un résumé de l’évolution historique des relations entre ʿulamā’ et gouvernants à différentes époques.. Il s’agit sans doute là d’un point de vue qui devait faire l’objet d’un certain consensus au sein des élites. Qu’il s’agisse de saints42 Amri, “Le pouvoir du saint”, p. 180 et s. le montre bien dans le cas des saints., de fuqahā’ ou de ʿulamā’ , tous devaient considérer que le pouvoir politique leur était assujetti. Face au désordre et à l’instabilité introduits par le politique, leur rôle est d’incarner la norme, de la réaffirmer et de s’en porter garants. Les tensions observées entre le pouvoir abdelwadide sous les règnes d’al-Mutawakkil et de Muḥammad IV al-Ṯābitī et certaines personnalités comme al-ʿUqbānī et al-Wanšarīsī, s’expliquent probablement par leur volonté d’encadrer peut-être plus étroitement les élites.

Le cas de Muḥammad al-ʿUqbānī illustre la complexité des relations que les élites religieuses entretiennent avec le pouvoir. De même qu’il existe une variété de déclinaisons entre deux grands modèles de saints, le premier refusant systématiquement tout contact avec le pouvoir alors que le second tient lieu de conseiller du prince43Ibid., p. 173., de même certains ʿulamā’ acceptent de servir le pouvoir alors que d’autres refusent. Muḥammad al-ʿUqbānī fait ainsi le choix dans un premier temps de se mettre au service d’al-Mutawakkil avant d’être révoqué. Si les raisons de sa destitution ne sont pas mentionnées par les sources, on peut néanmoins s’interroger sur le lien éventuel que celle-ci pourrait avoir avec la rédaction de son traité de ḥisba, sujet ô combien sensible. Car l’un des enjeux majeurs de ces tensions entre élites, mais également entre élites et pouvoir sultanien, est de savoir, in fine, qui du pouvoir politique, des jurisconsultes ou des saints, a pour fonction d’assurer le maintien de l’ordre social, et en particulier, de garantir l’application du précepte de ḥisba qui recèle un réel potentiel subversif.

2. Contrôler l’ordre social : l’exercice de la ḥisba

 

2.1. La ḥisba au IXe/XVe siècle : un devoir individuel revendiqué, une magistrature dépréciée

 

La notion de ḥisba, et par extension les ouvrages qui en traitent, revêt plusieurs dimensions. La ḥisba désigne d’abord le devoir de tout musulman d’« ordonner le bien et d’interdire le mal » (al-amr bi-l-maʿrūf wa-l-nahy ʿan al-munkar) mentionné dans plusieurs versets du Coran44 Coran III/104, III/110, XXII/41, IX/71.. Mais le terme renvoie également à « la fonction du personnage chargé, en ville, de l’application de cette règle à la police des mœurs et plus particulièrement à celle du marché45 Cahen et Talbi, “Ḥisba”, EI², vol. III, p. 503-505. ». Cette tension entre devoir individuel et devoir collectif semble particulièrement exacerbée au IXe/XVe siècle.

D’un côté, le potentiel subversif inhérent au devoir individuel est de nouveau fréquemment mobilisé au IXe/XVe siècle. Les hagiographes se plaisent ainsi à rappeler la détermination des saints à appliquer le précepte coranique de la ḥisba dont la dimension contestataire n’est pas nouvelle46 García-Arenal, “La práctica del precepto”.. Le souverain abdelwadide al-Mutawakkil en avait d’ailleurs pleinement conscience et n’hésita pas à destituer le prédicateur de la mosquée d’Oran, Abū ʿAbd Allāh Muḥammad al-Qaṣṣār, suite à « des paroles du šayḫ contenant une exhortation à faire le bien et à éviter le mal47 ʿAbd al-Bāsiṭ b. Ḫalīl, Deux récits de voyage, p. 81. ». De même, le sultan wattaside Muḥammad b. Šayḫ expulsa de Fès al-Maġīlī (m. 1503-4 ou 1505-6), considéré comme un censeur par Ibn ʿAskar, pour avoir mené une rébellion contre le pouvoir en place48 García-Arenal, “La práctica del precepto”, p. 160.. Prétendre ordonner le bien et interdire le mal était donc une façon explicite de dénoncer l’incapacité du pouvoir sultanien à maintenir l’ordre social et donc de contester sa légitimité.

Dans le même temps, la magistrature du ṣāḥib al-sūq ne semble plus jouir de la même importance qu’aux siècles précédents. Jean-Pierre Van Staëvel souligne ainsi que les témoignages d’al-Ǧarsīfī et d’Ibn Ḫaldūn49 Al-Ǧarsīfī, Risāla fī l-ḥisba; Ibn Ḫaldūn, Al-Muqaddima, éd. t. I, p. 379 380, trad. t. I, p. 524-525. peuvent être mis en doute « pour rendre compte des réalités institutionnelles du temps dans la capitale hafside50 Van Staëvel, Droit mālikite et habitat à Tunis, p. 289. », et par extension dans les autres villes du Maghreb post-almohade, tant les attributions de ce fonctionnaire se sont réduites et se limitent à la surveillance des marchés, excluant notamment de son domaine d’intervention ce qui a trait à la voirie et témoignant du caractère subalterne de cette charge51Ibid. : J.-P. Van Staëvel cite une fatwā d’al-Burzulī allant dans ce sens.. En al-Andalus, à l’époque nasride, la sphère d’intervention du ṣāḥib al-sūq semble également limitée aux fraudes concernant la qualité des marchandises, les poids et les mesures52 Chalmeta, El zoco medieval, p. 556-557 (d’après al-Azdī) et p. 559 (d’après al-Nubāhī/al-Bunnāhī).. En outre, pour al-Bunnāhī53La nisba semble être al-Bunnāhī plutôt qu’al-Nubāhī: Bencherifa, “Al-Bunnāhī lā al­-Nubāhī”., le fonctionnaire qu’il nomme ṣāḥib al-ḥisba n’est pas un muḥtasib au sens où il n’exerce pas le rôle de censeur de la morale publique54Ibid., p. 559 (d’après al-Nubāhī, Kitāb al-marqaba, éd. p. 66-75, trad. p. 230-244).. En revanche, malgré des attributions circonscrites aux marchés, la charge de ṣāḥib al-sūq aurait continué à être l’objet d’un certain prestige : elle est considérée par al-Bunnāhī, qui reprend sur ce point Ibn Sahl55Ibid., p. 559., sur le même plan que d’autres magistratures comme celle de qāḍā’, šurṭa ou maẓālim, le passage de l’une à l’autre étant aisé. De même, la lettre de félicitations adressée par Ibn al-Ḫaṭīb à Abū ʿAbd Allāh al-Šudayyid alors qu’il vient d’être nommé ṣāḥib al-ḥisba de Malaga plaide dans le sens d’une charge toujours convoitée56Ibid., p. 560-561.. Le témoignage plus tardif de Léon l’Africain vient finalement nuancer ce tableau, du moins pour le Maghreb où, comme l’indiquaient les sources analysées par Jean-Pierre Van Staëvel pour l’Ifrīqiya hafside, la charge de ṣāḥib al-sūq semble s’être dévalorisée puisque désormais, elle est « conférée par le roi aux gentils-hommes qui la lui demandent » alors qu’« autrefois on ne la confiait qu’à des hommes compétents et d’une bonne renommée57 Léon l’Africain, Description de l’Afrique, p. 207, cité par P. Chalmeta, El zoco medieval, p. 574. ». C’est dans ce double contexte de réduction des prérogatives du ṣāḥib al-sūq et de la probable dépréciation de cette charge, d’une part, et d’une revendication croissante de l’exercice de la ḥisba par des individus, d’autre part, qu’al-ʿUqbānī choisit de consacrer une discussion théorique à ce sujet.

2.2. Entre devoir individuel et devoir officiel : la discussion théorique de la notion de ḥisba dans la Tuḥfa

 

Après un âge d’or en al-Andalus entre les ive/xe et vie/xiie siècles, le dernier traité de ḥisba connu avant celui d’al-ʿUqbānī est celui du maghrébin al-Ǧarsīfī58 Al-Ǧarsīfī, Risāla fī l-ḥisba, éd. p. 119-128, trad. p. 365-375. daté de la fin du viie/xiiie - début du viiie/xive siècle. La Tuḥfa d’al-ʿUqbānī est donc un ouvrage plutôt « inattendu », le seul de ce genre, connu dans l’Occident islamique pour le IXe/XVe siècle. Traditionnellement, deux types d’ouvrages ont été distingués : ceux qui traitent de façon théorique de la ḥisba, les deux ouvrages de référence les plus anciens étant les Aḥkām al-sulṭāniyya d’al-Māwardī (m. 450/1058)59 Al-Māwardī, Al-Aḥkām al-sulṭāniyya, p. 513-553 ; sur la ḥisba chez al-Māwardī voir Laoust, “La pensée et l’action politiques d’al-Māwardī” ; Cook, Commanding Right, p. 344-345 ; Abbès, “Essai sur les arts de gouverner”, p. 184. et la Iḥyā’ d’al-Ġazālī (m. 505/1111)60 Al-Ġazālī, Iḥyā’ ʿulūm al-dīn, p. 280-326. L’étude la plus récente et qui offre une bibliographie complète est celle de Cook, Commanding Right, p. 427-468. ; et ceux qui se présentent sous la forme d’un manuel destiné au muḥtasib et qui ont « un caractère administratif et non juridique61 Cahen et Talbi, “Ḥisba”, EI². ». Les traités de ḥisba de l’Occident islamique étudiés par Pedro Chalmeta62 Chalmeta, El zoco medieval ; Id., “La hisba en Ifriqiya et al-Andalus”. relèvent de cette dernière catégorie malgré une réelle hétérogénéité. Le plus ancien, celui de Yaḥyā b. ʿUmar (seconde moitié du iiie/ixe siècle)63 Yaḥyā b. ʿUmar, Aḥkām al-sūq., est, comme l’ouvrage d’al-ʿUqbānī, une compilation de fatwā-s. Toutefois il ne propose pas une discussion générale sur le précepte coranique de ḥisba et ne semble faire allusion au devoir individuel que dans un seul passage64 Cook, Commanding Right, p. 368.. Comme le souligne Michael Cook, parmi ces traités occidentaux, seuls deux auteurs, Ibn al-Munāṣif (m. 620/1223)65 Rodríguez Gómez, “Ibn al-Munāṣif, Abū ‘Abd Allāh”; Viguera Molíns, “La censura de costumbres”. et al-ʿUqbānī, font exception en consacrant une discussion préalable à la notion de ḥisba avant d’évoquer les cas concrets66 Cook, Commanding Right, p. 368-369.. L’ouvrage d’al-ʿUqbānī se distingue donc de ceux de ses prédécesseurs en proposant un développement théorique sur la ḥisba (comme Ibn al-Munāṣif dont l’ouvrage n’est pas exclusivement consacré à la ḥisba, à laquelle seule la cinquième partie est dédiée) et en adoptant la forme des consultations juridiques (comme Yaḥyā b. ʿUmar) pour traiter des différentes thématiques ayant trait à la police des mœurs et du marché relevant de la fonction de muḥtasib, plus souvent désigné sous le titre de ṣāḥib al-sūq dans l’Occident islamique67 Chalmeta, El zoco medieval, p. 578 : le terme de muḥtasib s’emploie de façon préférentielle pour désigner l’action individuelle spontanée (mutaṭawwiʿ)..

Dans son introduction, al-ʿUqbānī expose les raisons qui l’ont conduit à composer la Tuḥfa. Il explique ainsi qu’il a écrit cet ouvrage suite à une demande, sans préciser cependant le nom de son commanditaire68 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 1 (l. 3-4) (le numéro des pages citées correspond à la numérotation arabe)., d’autant que commanditaire et destinataire ne semblent pas être les mêmes personnes. Si l’ouvrage répond à une demande, il s’adresse à toute personne préoccupée par le précepte coranique d’ordonner le bien et d’interdire le mal, témoignant de sa vocation didactique et instructive. Le fait que l’ouvrage ne soit pas adressé spécifiquement à des agents de l’autorité publique comme les qāḍī-s ou les muḥtasib-s met d’emblée l’accent sur la dimension individuelle du devoir et la volonté de mettre à disposition le matériel légal disponible. Al-ʿUqbānī précise alors la méthode qu’il a utilisée pour mener à bien sa tâche. Les écrits et les propos des ʿulamā’ à ce sujet étant dispersés (manṯūra), il s’agissait de les récapituler (murāǧaʿ), puis d’en faire une synthèse (talḫīṣ) prenant la forme d’un aide-mémoire (ʿalā šakl al-taḏkira). Al-ʿUqbānī souligne, en outre, la possibilité pour qui le souhaite de se référer directement à ces ouvrages afin de vérifier, à la source, les propos qu’il cite69Ibid., p. 2.. L’auteur se place ainsi entièrement sous l’autorité des ʿulamā’ dont les fatwā-s ou les ouvrages sont reconnus. Cette mise en retrait d’al-ʿUqbānī lui permet de lever la suspicion qu’il semble redouter tant l’objet de son ouvrage, la ḥisba, recèle un réel potentiel subversif. Car, si la dimension contestataire du précepte et son invocation par des individus isolés est attestée et témoigne de la fragilité du pouvoir abdelwadide, les raisons qui ont poussé al-ʿUqbānī à participer au débat restent floues, de même que sa position est, on le verra, le résultat d’un subtil équilibre. Aussi n’est-il pas incongru d’envisager l’hypothèse selon laquelle la destitution d’al-ʿUqbānī de son poste de qāḍī pourrait avoir un lien avec des propos qu’il aurait pu tenir concernant le fait d’ordonner le bien et d’interdire le mal. Il aurait ensuite voulu se dédouaner de toute velléité contestataire en rédigeant cet ouvrage dans lequel il se retranche derrière les autorités juridiques reconnues. C’est en se fondant sur leurs écrits et leurs propos qu’il envisage d’expliquer à qui incombe le devoir, à quel moment il doit (ou ne doit pas) s’exercer, ce qui permet de distinguer un acte blâmable d’un acte qui ne l’est pas. Pour ce faire il a divisé son ouvrage en huit chapitres accompagnés d’une conclusion dont les intitulés sont les suivants :

  • Premier chapitre : Du caractère légal [du précepte coranique]

  • Deuxième chapitre : Des cas où [ce précepte] est obligatoire, recommandé ou illicite

  • Troisième chapitre : Le censeur (al-muġayyir) et commentaires à son sujet

  • Quatrième chapitre : Des modalités de la censure et de sa mise en œuvre

  • Cinquième chapitre : Gradation des actes blâmables

  • Sixième chapitre : Du moyen de dépister les actes blâmables

  • Septième chapitre : Cas précis d’actes blâmables

  • Huitième chapitre : Ce qui distingue ceux que j’ai interrogé à ce sujet parmi les gens de la communauté (ahl al-umma) et ceux qui leur ressemblent parmi les gens du pacte (al-muʿāhidīn)

  • Conclusion : De l’origine de celui qui est investi de cette charge et ce qui la différencie des autres charges légales70Ibid., p. 2 (l. 16-26)..

Les cinq premiers chapitres ainsi que la conclusion traitent de façon théorique du précepte coranique révélant la forte tension qui existe entre la dimension individuelle et collective de ce devoir. Les trois autres chapitres (6, 7 et 8), soit environ 85 % de l’ouvrage, envisagent la ḥisba et son exercice dans la pratique sous la forme d’une compilation de fatwā-s.

Al-ʿUqbānī débute son propos en réaffirmant, dans un bref premier chapitre d’une page, le caractère légal du devoir de tout musulman d’« ordonner le bien et d’interdire le mal » en citant plusieurs versets coraniques71 Coran III/104, III/110, XXII/41, V/78 et IX/71. ainsi que des ḥadīṯ-s.

Le second chapitre traite des différents cas où ce devoir s’exerce de façon obligatoire, recommandée ou illicite. Il s’appuie notamment sur un ḥadīṯ selon lequel « celui qui, parmi vous voit un acte blâmable qu’il l’interdise avec la main ; s’il ne le peut pas, par la parole ; s’il ne le peut pas, avec son cœur72 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 4 (l. 7-8). ». De fait, il s’agit d’un devoir qui doit être accompli par tous ceux qui ont la connaissance, dans la mesure de leurs moyens. C’est donc aux imām-s, gouverneurs, qāḍī-s et ḥukkām que revient la charge obligatoire de le mettre en œuvre (iḏā kāna ḏālika wāǧiban muta’akkidan ʿalā kulli man ʿalima-hu bi-ḥasabi wasʿi-hi fa-huwa ʿala al-a’immati wa-l-wulāti wa-l-quḍāti wa-sā’ir al-ḥukkām73Ibid., p. 4 (l. 9-10). Il cite ensuite le Coran XXII/41 pour renforcer son propos : « Toute autorisation de se défendre est donnée à ceux qui, si nous leur accordons le pouvoir sur la terre, s’acquittent de la prière, font l’aumône, ordonnent ce qui est convenable et interdisent le blâmable - La fin de toute chose appartient à Dieu -” (Le Coran, p. 413-414).). Al-ʿUqbānī fait donc la distinction entre un individu qui ignore le principe et celui qui le connaît. Ce dernier doit alors remplir les trois conditions formulées par Ibn Rušd al-Ǧadd (m. 520/1126) dans ses Muqaddimāt: faire la distinction entre un acte blâmable et un acte qui ne l’est pas ; s’assurer que son action ne va pas causer un préjudice égal ou supérieur à celui qu’elle prétend combattre ; avoir de bonnes raisons de penser que l’on va être entendu74Ibid., p. 4-5 ; Cook, Commanding Right, p. 362-364 et 369.. Al-ʿUqbānī rapporte ensuite les propos d’al-Ġazālī tirés de son ouvrage al-Arbaʿīn selon lequel tous ceux qui sont témoins d’un acte blâmable, qui ne le condamnent pas et se taisent, sont complices75 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 5 ; Cook, Commanding Right, p. 369.. L’importance du devoir individuel est ainsi soulignée mais al-ʿUqbānī préfère la position d’Ibn Rušd à celle d’al-Ġazālī pour lequel, face au danger, il est méritoire de continuer. Invoquant le verset V/105 ( « celui qui est égaré ne vous nuira pas, si vous êtes biens dirigés76 Le Coran, p. 145. » ), al-?Uqb?n? consid?re, ? l?instar d?Ibn?Ru?d, qu?il est pr?f?rable de ne pas s?exposer au dangerʿUqbānī considère, à l’instar d’Ibn Rušd, qu’il est préférable de ne pas s’exposer au danger77 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 5-6..

Après avoir précisé l’opportunité ou non d’une intervention face à un acte blâmable, al-ʿUqbānī traite, dans son troisième chapitre, des conditions personnelles nécessaires pour pouvoir exercer la censure, reprenant sur ce point Ibn al-Munāṣif. Ces prérequis sont au nombre de quatre : être musulman, être légalement compétent (mukallaf), avoir la connaissance (ʿālim) et la possibilité d’exercer la censure (qādir)78Ibid., p. 7 ; Ibn al-Munāṣif, Tanbīh, p. 314-316.. D’autres conditions, comme l’honorabilité (al-ʿadāla) ou le fait d’avoir reçu l’autorisation du pouvoir pour mettre en œuvre le précepte, font l’objet de désaccords entre les juristes qui sont exposés79 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 8-10 ; Ibn al-Munāṣif, Tanbīh, p. 316-318..

Le quatrième chapitre concerne la façon d’aborder la question de la ḥisba. Al-ʿUqbānī prône une certaine pédagogie via une approche bienveillante et douce (bi-l-taraffuq wa-l-talaṭṭuf) invoquant à l’appui les versets coraniques80 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 10-11 ; Ibn al-Munāṣif, Tanbīh, p. 318-320. Ils citent les versets XX/44 (“Adressez lui des paroles courtoises ; peut-être réfléchira-t-il, ou éprouvera-t-il de la crainte ? ” : Le Coran, p. 384) et III/159 (“Si tu avais été rude et dur de cœur, ils se seraient séparés de toi” : Le Coran, p. 84)..

Dans le cinquième chapitre, différentes catégories de condamnation des actes blâmables sont énumérées dans un ordre croissant de gravité. Au premier degré, un simple rappel à l’ordre (muǧarrad al-tanbīh wa-l-taḏkīr) suffit. Puis, au fur et à mesure que la gravité de l’acte l’exige, on passe à l’exhortation (waʿẓ), puis à la réprimande, au blâme, au rudoiement (al-zaǧr wa-l-ta’nīb wa-l-iġlāẓ) avant d’envisager une action physique (al-taġiyyr bi-mulāqat al-ayād), le dernier degré étant celui du châtiment (ʿuqūba)81 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 11-13 ; Ibn al-Munāṣif, Tanbīh, p. 320-323. Al-Ġazālī distingue, quant à lui, huit degrés : Cook, Commanding Right, p. 438-441.. À la fin de ce cinquième chapitre, al-ʿUqbānī traite de la question des peines pécuniaires (al-ʿuqūba bi-l-māl) qui n’est pas évoquée par Ibn al-Munāṣif. Il s’appuie de nouveau sur Ibn Rušd qui rappelle que si les peines pécuniaires étaient admises au début de l’islam (fī awwal al-islām), il y a désormais un consensus sur leur interdiction (al-iǧtimāʿ ʿalā manʿ al-ʿuqūba bi-l-māl)82 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 14-19..

Après ces cinq premiers chapitres relativement brefs, al-ʿUqbānī en vient à la dimension pratique et concrète de l’application du précepte à travers les fatwā-s, avant de revenir, dans sa conclusion, à des questions plus théoriques. Il reprend alors plusieurs passages des Aḥkām al-sulṭaniyya d’al-Māwardī : les neuf différences entre le devoir officiel et le devoir individuel83Ibid., p. 178 ; Al-Māwardī, al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 513-514. ; les différences entre le qaḍā’, les maẓālim et la ḥisba84 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 178-180 ; Al-Māwardī, al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 515-519. ; les qualités requises pour exercer la ḥisba85 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 177 ; Al-Māwardī, Al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 514-515.. De façon plus surprenante, en revanche, al-ʿUqbānī emprunte deux exemples que l’on retrouve à la fin de la seconde partie d’al-Māwardī lorsqu’il traite des actes réprouvés par le muḥtasib touchant à la fois aux droits divins et aux droits privés. Le premier concerne le fait d’interdire aux imām-s de prolonger la prière86 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 176 ; Al-Māwardī, Al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 548. et le second traite du refus du qāḍī de recevoir les plaideurs87 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 177 ; Al-Māwardī, Al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 548-549..

Comment comprendre les choix qui ont été faits par al-ʿUqbānī tant du point de vue des matériaux sélectionnés que de leur agencement ? Al-ʿUqbānī débute son propos par l’énoncé du devoir individuel tel qu’il se présente dans le Coran et dans les ḥadīṯ-s (chapitre 1) avant de se référer à deux auteurs qui ont joué un rôle de premier plan dans l’élaboration de la doctrine sur la ḥisba. Le premier, Ibn Rušd al-Ǧadd (m. 520/1126), est le grand juriste de l’époque almoravide, nommé qāḍī al-ǧamāʿ de Cordoue en 511/1117 et auteur du Kitāb al-bayān wa-l-taḥsīl wa-l-šarḥ wa-l-tawǧīh wa-l-taʿlīl li-masā’il al-ʿUtbiyya (“Livre de l’exposition claire, de l’étude scientifique, du commentaire, de l’orientation et de l’explication des questions juridiques de la ʿUtbiyya”)88 Al-ʿUqbānī cite à la fois le Bayān et les Muqaddamāt d’Ibn Rušd ; Cook, Commanding Right, p. 363 (note 36) signale que le traitement des questions relatives à la ḥisba est identique dans les deux ouvrages en dehors de deux passages., commentaire de la Mustaḫraǧa d’al-ʿUtbī (m. 255/869)89 Serrano Ruano, “Ibn Rušd al-ǧadd Abū-l-Walīd”.. Cet ouvrage constitue une étape fondamentale dans la construction de la théorie légale mālikite. L’objectif d’Ibn Rušd était d’actualiser la ʿUtbiyya pour la rendre compatible avec la méthodologie des uṣūl al-fīqh. Dès lors, la ʿUtbiyya n’est plus transmise directement mais uniquement par le biais de ce commentaire d’Ibn Rušd90 Fernández Felix, Cuestiones legales, p. 258-292 et 368-386. dans lequel al-ʿUqbānī puise abondamment, non seulement pour son exposé théorique sur la ḥisba mais également dans la seconde partie de son ouvrage où de nombreuses masā’il d’Ibn Rušd sont citées. Face à d’autres grandes figures comme al-Ġazālī et al-Māwardī, tous deux représentants de l’école šāfiʿīte, Ibn Rušd incarne, dans cette première partie de l’ouvrage d’al-ʿUqbānī, la caution et l’autorité mālikite. Ibn Rušd met ainsi l’accent sur la dimension individuelle (farḍ ʿalā al-aʿyān) du précepte coranique tout en rappelant la triple condition pour que ce devoir puisse être exercé ainsi que le devoir des autorités de le prendre en charge via la nomination d’un agent chargé de le mettre en œuvre91 Cook, Commanding Right, p. 362-364..

Aux côtés d’Ibn Rušd, al-ʿUqbānī mobilise également al-Ġazālī dont l’importance dans l’essor du soufisme maghrébin et, en particulier, de sa vision du devoir d’ordonner le bien et d’interdire le mal, est attestée92 García-Arenal, “La práctica del precepto”, p. 154-155 ; Amri, “Le pouvoir du saint en Ifrīqiya”, p. 173; Touati, “Histoire et anthropologie religieuse”, p. 278-283.. Il insiste notamment sur la nécessité de réprouver le souverain, sur le devoir de tout bon musulman de censurer l’action du sultan quand celui-ci le mérite, même s’il faut le payer de sa vie93 García-Arenal, “La práctica del precepto”, p. 154.. Pourtant, tant al-ʿUqbānī qu’Ibn al-Munāṣif ne retiennent pas ces propos hautement subversifs d’al-Ġazālī94 Cook, Commanding Right, p. 371 (note 100).. Se pose alors la question, déjà soulignée par Michael Cook, de l’érosion de l’héritage ghazalien chez ces deux auteurs et de leurs modalités d’accès au texte de l’Iḥyā’, soit de façon indirecte, soit par le biais d’autres auteurs qui l’avaient abrégé95Ibid., p. 371-373.. Peut-être faut-il également s’interroger, au moins pour le cas d’Ibn al-Munāṣif96 Ibn al-Munāṣif ne cite jamais al-Ġazālī, ce qui n’est pas le cas d’al-ʿUqbānī qui le cite, mais uniquement lorsqu’il n’est pas redevable à Ibn al-Munāṣif. Il est cependant malaisé de déterminer dans quelle mesure al-ʿUqbānī a connaissance de l’héritage ghazalien que contiennent les propos d’Ibn al-Munāṣif., sur les liens que pourrait avoir cette érosion avec les enjeux propres à son temps, celui des Almohades.

Si la prédication par Ibn Tūmart du devoir d’ordonner le bien et d’interdire le mal a été déterminante dans l’émergence du mouvement almohade97Sur l’intérêt accordé par Ibn Tūmart à ce précepte voir : Penelas, “El precepto”, p. 1051-1052 ; García-Arenal, “La práctica del precepto”, p. 156-157 ; Chalmeta, El zoco medieval, p. 592-596., une fois au pouvoir, les Almohades se sont efforcés de s’arroger le monopole du amr bi-l-maʿrūf wa l-nahy ʿan al-munkar. Le précepte apparaît ainsi dans les lettres et actes de nomination almohades98 Chalmeta, El zoco medieval, p. 597 ; Buresi, El Aallaoui, Gouverner l’ empire, p. 180-182 ; García-Arenal, “La práctica del precepto”, p. 157. mais également dans l’inscription épigraphique de Bāb al-Ruwāḥ à Rabat99 Penelas, “El precepto”, p. 1052-1053 et 1070. Sur l’interprétation de cette inscription (Coran III/110 et III/111), M. Penelas rappelle l’analyse de M. A. Martínez Núñez selon laquelle cette inscription démontre la volonté des Almohades de contrôler directement la ḥisba, d’être les premiers censeurs et de s’en servir comme argument de propagande. À partir du commentaire d’al-Qurṭubī sur ce verset, elle propose une autre interprétation (qui n’est pas exclusive de la précédente) selon laquelle cette injonction aurait pour but d’inciter les soldats almohades à lutter contre les infidèles pour ne pas que la communauté disparaisse.. Ainsi, dans le commentaire coranique d’al-Qurṭubī étudié par Mayte Penelas, l’obligation, qui était individuelle chez Ibn Rušd, devient une obligation collective. Reprenant le ḥadīṯ distinguant l’action par la main, la parole ou le cœur, al-Qurṭubī estime que seul le pouvoir peut agir avec la main, les ʿulamā avec la parole et les autres avec le cœur100Ibid., p. 1065-1069 ; ce ḥadīṯ est cité par al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 4.. C’est donc au calife almohade et à l’ensemble de ses représentants que revient l’exercice de la ḥisba101 Penelas, “El precepto”, p. 1069 ; Buresi et El Aallaoui, Gouverner l’empire, p. 180-181.. D’autres textes, comme le Kitāb al-ansāb fī maʿrifat al-aṣhāb qui consacre une section au muḥtasib, font de la ḥisba une branche du qaḍā’102 Chalmeta, El zoco medieval, p. 598.. Il semble bien que ce soit également le cas de l’ouvrage d’Ibn al-Munāṣif. Cependant si le devoir d’ordonner le bien et d’interdire le mal apparaît d’abord et avant tout comme un devoir officiel relevant de l’État et de ses représentants103Iḏā kāna dālika wāǧiban muta’akkidan ʿalā kulli man ʿalima-hu bi-ḥasab wasʿi-hi, fa-huwa ʿalā wulāt wa-l-quḍāt wa-sā’ir al-ḥukkām” : Ibn al-Munāṣif, Tanbīh, p. 310 et 325, 329-333, 336-338 ; Cook, Commanding Right, p. 372 (et note 103) souligne que les références au devoir individuel sont moins fréquentes et que ce sont les autorités qui sont considérées comme les principaux agents en charge du devoir., l’existence d’un devoir individuel n’est pas ignorée104Al-qiyām bi-taġyīr al-munkar wāǧib mutaʿayyin wa-farḍ muta’akkid fī baʿḍ al-aḥwāl” : Ibn al-Munāṣif, Tanbīh, p. 310 mais aussi 315, 316, 332 ; à cet égard, Cook, Commanding Right, p. 371 souligne sa dette à l’égard d’Ibn Rušd même s’il ne le cite pas.. C’est là sans doute toute l’ambigüité de la pensée d’Ibn al-Munāṣif chez qui s’opère un subtil glissement du devoir individuel vers le devoir officiel qui prime néanmoins. Le propos d’Ibn al-Munāṣif cadre donc bien avec le projet almohade dans lequel le devoir individuel ne peut être nié en raison du rôle fondamental qu’il a joué aux débuts du mouvement mais qui doit être canalisé et neutralisé par l’affirmation de la primauté du devoir officiel. Al-ʿUqbānī s’inscrit dans la même perspective même si, chez lui, l’héritage d’Ibn Rušd quant au caractère individuel du devoir est plus clairement affirmé. En revanche, alors que pour Ibn al-Munāṣif la ḥisba relève de la judicature et que, plus généralement, l’exercice du devoir revient à l’ensemble des représentants du pouvoir, al-ʿUqbānī choisit de distinguer la charge de muḥtasib d’autres fonctions, celle de la judicature (qaḍā’) et du redressement des torts (maẓālim). Sur ce point, comme sur ce qui différencie le devoir individuel et le devoir officiel, il choisit de reprendre les Aḥkām al-sulṭāniyya du célèbre auteur šāfiʿīte, al-Māwardī.

La section dédiée par al-Māwardī à la ḥisba doit être replacée dans le contexte et les enjeux de production de l’ensemble de son ouvrage. Si Henri Laoust y a vu un texte de défense de l’institution du califat abbasside contre le pouvoir des émirs bouyides105 Laoust, “La pensée et l’action politiques d’al-Māwardī”., faisant du califat une institution religieuse plutôt que politique, Makram Abbès a proposé une nouvelle lecture, privilégiant le politique106 Abbès, “Essai sur les arts de gouverner”, p. 195.. Concernant la ḥisba, al-Māwardī rappelle qu’elle « doit être une fonction contrôlée par l’autorité souveraine, et non par un devoir religieux individuel dont l’accomplissement pourrait générer plus de mal et empêcher tout bien à la fois pour la population et pour l’État107Ibid., p. 184. ». En dépit de situations fort différentes, les objectifs d’al-?Uqb?n? sont finalement assez proches de ceux d?al?M?ward?. Dans un contexte politique maghr?bin relativement instable o? la l?gitimit? des souverains reste fragile et contest?e, al??Uqb?n? se propose, non pas de th?oriser une nouvelle situation juridique comme al?M?ward?ʿUqbānī sont finalement assez proches de ceux d’al-Māwardī. Dans un contexte politique maghrébin relativement instable où la légitimité des souverains reste fragile et contestée, al-ʿUqbānī se propose, non pas de théoriser une nouvelle situation juridique comme al-Māwardī108Ibid., p. 195., mais de rappeler les règles juridiques à même de préserver le système politique et institutionnel. Soulignant la nécessaire primauté d’un exercice officiel de la ḥisba, al-ʿUqbānī, dans le sillage d’al-Māwardī, attribue cette charge à un représentant spécifique, le muḥtasib dont les attributions diffèrent du qāḍī et du redresseur de torts. Il reprend également la hiérarchie proposée par al-Māwardī, faisant de la ḥisba une fonction subalterne à celle du qāḍī. Néanmoins, cette supériorité du qāḍī ne préserve pas de la réprobation du muḥtasib en cas de négligence de sa part. C’est sans doute sur ce point qu’al-ʿUqbānī a voulu mettre l’accent en choisissant de reprendre un cas précis proposé par al-Māwardī concernant le refus du qāḍī de recevoir les plaideurs109 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 177 ; Al-Māwardī, al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 548-549.. Le second exemple retenu par al-ʿUqbānī, plus délicat à interpréter, concerne l’interdiction faite aux imām-s de prolonger la prière110 Al-ʿUqbānī, Tuḥfa, p. 176 ; Al-Māwardī, al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 548.. Le pouvoir du muḥtasib à l’égard des imām-s est dans ce cas limité puisqu’il ne peut les châtier mais il peut, toutefois, les remplacer. Peut-être faut-il établir un lien entre le choix de ce cas et les évolutions du milieu savant à Tlemcen où certains imām-s, indépendants du pouvoir, peuvent représenter, à travers leurs prêches, une menace pour le pouvoir ?

À travers les choix qu’il a opérés, al-ʿUqbānī propose une conception de la ḥisba relativement originale impliquant un subtil équilibre entre la dimension individuelle et officielle de ce devoir. Si tout croyant peut ordonner le bien et interdire le mal, certaines conditions, énoncées par Ibn Rušd, doivent être remplies. L’apport d’al-Ġazālī est certes intégré mais partiellement. Al-ʿUqbānī, comme Ibn al-Munāṣif avant lui, désamorce ainsi la dimension subversive que pouvait contenir sa réflexion tout en se réappropriant une partie de son discours, coupant l’herbe sous le pied d’éventuels réformateurs zélés. Dès lors, c’est à l’État, à travers la désignation d’un agent, qu’incombe prioritairement ce devoir. Le pouvoir du sultan est pourtant remarquablement absent du propos d’al-ʿUqbānī. Ce sont ses agents, qādī, redresseur de torts (maẓālim), et muḥtasib qui sont en charge de la préservation et du maintien de l’ordre social et les juristes et jurisconsultes en charge de sa définition.

3. De la discussion théorique aux cas pratiques : historiciser le discours juridique

 

Cette discussion théorique proposée par al-ʿUqbānī est ensuite complétée par des cas d’espèce qui constituent la majeure partie de son ouvrage. Ces fatwā-s, avis juridiques résultant d’une demande concernant un point de doctrine ou le règlement d’un conflit, ne doivent pas être considérées comme atemporelles. Car le droit qu’elles énoncent n’est pas figé ; au contraire, il s’adapte, s’infléchit, en fonction des besoins du temps présent. C’est donc à la fois l’agencement de ces fatwā-s mais aussi leur sélection qu’il convient d’analyser afin de mettre au jour les dynamiques sociales en cours.

L’agencement qu’al-ʿUqbānī propose des différents cas d’espèce sélectionnés ne correspond pas exactement à l’organisation traditionnelle des recueils de jurisprudence, divisés en deux grands ensembles : un premier consacré aux relations de l’homme avec Dieu (al-muʿābadāt) et un second dédié aux relations des hommes entre eux, c’est-à-dire aux affaires de la vie quotidienne (al-muʿamalāt). Par ailleurs, l’ordre de présentation de ses fatwā-s diffère de ce que l’on peut trouver dans le manuel de ḥisba de Yaḥyā b. ʿUmar, seul auteur à utiliser des fatwā-s, et qui traite pêle-mêle des poids et des mesures, des prix, des différents métiers de l’alimentation, des fraudes, des instruments de musique, des bains, des femmes, des ḏimmī-s, de l’entretien des rues…111 Yaḥyā b. ʿUmar, Aḥkām al-sūq. En revanche, le second ouvrage de ḥisba dans lequel al-ʿUqbānī puise pour étayer ses cas d’espèce est celui d’Ibn al-Munāṣif, déjà abondamment mobilisé dans la discussion théorique préalable112L’éditeur d’Ibn al-Munāṣif divise son propos en sept grandes thématiques : 1/ la censure des actes en relation avec la pratique religieuse ; 2/ les questions portant sur le serment de divorce ; 3/ la censure concernant les rues et les places ; 4/ la fixation des prix ; 5/ les marchés et les contrats ; 6/ les poids et les mesures ; 7/ les conséquences néfastes provoquées par les ignorants qui s’intéressent à la science islamique et émettent des fatwā-s : Ibn al-Munāṣif, Tanbīh, p. 330-354. Viguera Molíns, “La censura de costumbres”, p. 597 proposait, non pas sept mais cinq grandes thématiques : la censure des actes concernant la pratique religieuse, la vie sociale, le commerce et les opérations bancaires, la fixation des prix et la condamnation des pratiques des gens ignorants.. Dans l’ensemble, il reprend le même schéma d’organisation qu’Ibn al-Munāṣif. Bien qu’al-ʿUqbānī lui-même ne propose pas un découpage de sa septième partie qu’il intitule “Cas précis d’actes blâmables”, on peut y distinguer trois thématiques principales : une première est consacrée, comme chez Ibn al-Munāṣif, aux pratiques religieuses (§10-37) ; un second groupe de fatwā-s traite de questions relatives à l’espace public (§38-61) abordant successivement le maintien de l’ordre et de la propreté dans les rues (§38-48), la présence des femmes (§49-61) et de quelques fatwā-s (§62-70) concernant les ignorants et ceux qui se disent savants ; un troisième groupe de fatwā-s rassemble enfin tout ce qui concerne la vie économique (§71-126), c’est-à-dire les échanges (§71-83), les poids, les mesures et les monnaies (§84-88), les fraudes (§89-114), la fixation des prix (§115-118) et l’usure (§121-126). Cet agencement des fatwā-s n’est finalement pas si différent de ce que l’on trouve chez Ibn al-Munāṣif et dans les recueils de jurisprudence. En revanche, al-ʿUqbānī innove lorsqu’il choisit de consacrer son huitième et dernier chapitre à un groupe social spécifique, celui des ḏimmī-s (§127-149). La Tuḥfa se distingue, à ce titre, tant des traités de ḥisba connus que des recueils de fatwā-s où les ḏimmī-s ne se voient jamais consacrer une partie spécifique, les questions les concernant étant disséminées tout au long de ces ouvrages, preuve que les ḏimmī-s sont pleinement intégrés au système juridique islamique113 Müller, “Non-Muslims as a part of Islamic Law”.. Ce choix d’al-ʿUqbānī s’inscrit dans les évolutions propres à son époque, caractérisée par l’arrivée de Juifs de la péninsule Ibérique suite aux persécutions de 1391. La seconde moitié du IXe/XVe siècle voit se multiplier les tensions intra et interconfesionnelles, la destruction des synagogues du Touat, dans les années 1480, étant l’épisode le plus célèbre. À ce contexte régional, s’ajoute sans doute aussi l’écho qu’a pu avoir l’essor de la littérature polémique anti-ḏimmī, notamment en domaine mamelouk114 Yarbrough, “A rather small genre”..

C’est ensuite la sélection de fatwā-s opérée par al-ʿUqbānī qui doit être scrutée. Parce qu’il compile des fatwā-s dont le corpus ne fait que s’élargir, il est confronté à la multiplicité des opinions qui ont été émises et qui contribuent à former un « régime de pluralisme normatif, régime où coexistent des normes contradictoires ou ambigües115 Van Staëvel, Droit mālikite et habitat à Tunis, p. 190. ». Jean-Pierre Van Staëvel a ainsi mis en exergue l’enjeu que constituait pour les juristes l’agencement des différentes opinions, la « gestion des divergences116Ibid., p. 293. » afin de donner une cohérence au discours juridique. On retrouve alors chez al-?Uqb?n?, comme ailleurs, une agr?gation de cas d?esp?ce qui s?ajoutent progressivement au fonds doctrinal m?likite initial, chaque auteur offrant finalement une vision qui lui est propreʿUqbānī, comme ailleurs, une agrégation de cas d’espèce qui s’ajoutent progressivement au fonds doctrinal mālikite initial, chaque auteur offrant finalement une vision qui lui est propre117Ibid., p. 192 ; voir aussi Voguet, Le monde rural, p. 21.. Les autorités convoquées par al-ʿUqbānī témoignent de la mobilisation de plusieurs héritages. Un premier groupe correspond à la tradition juridique mālikite de la haute époque : les avis de Mālik et de ses disciples sont cités sur la base des textes de référence que sont le Muwaṭṭa’ de Mālik b. Anas (m. 179/795), la Mudawwana de Saḥnūn (m. 240/854), la Wāḍiḥa d’Ibn Ḥabīb (m. 238/852) ou la Risāla d’Ibn Abī Zayd al-Qayrawānī (m. 386/996). Mais c’est surtout l’œuvre d’Ibn Rušd, en particulier le Bayān, son commentaire de la Mustaḫraǧa d’al-ʿUtbī, qu’al-ʿUqbānī mobilise abondamment pour transmettre les propos de Mālik et de ses disciples et, de façon nettement secondaire, l’œuvre de celui qui fut considéré comme son continuateur, Ibn al-Ḥāǧǧ (m. 529/1134-5)118 El Hour, “Ibn al-Ḥāǧǧ al-Tuǧībī, Abū ʿAbd Allāh”.. À ces vecteurs de transmissions originaires d’al-Andalus doivent être ajoutées des sources ifrīqiyennes, à savoir, le plus ancien traité de ḥisba, celui de Yaḥyā b. ʿUmar (m. 289/901) et les fatwā-s d’al-Māzarī (m. 536/1141), un des plus prestigieux transmetteurs de la tradition kairouanaise du vie/xiie siècle119 Idris, “L’école malikite de Mahdia”..

Le deuxième héritage mobilisé par al-ʿUqbānī est celui d’Ibn Munāṣif qui, comme lui se consacre, après une première partie théorique, à l’exposé d’exemples de la pratique. Cette seconde partie ne se présente pas sous la forme de fatwā-s mais s’inscrit dans la continuité des traités de ḥisba andalous qui l’ont précédé120 Chalmeta, “La hisba en Ifriqiya et al-Andalus”. et dont la vocation était de faire office de manuel destiné aux préposés à cette charge. À cet égard, l’usage qu’en fait al-ʿUqbānī est intéressant : lui qui ignore absolument tous les traités de ḥisba andalous et ne se réfère qu’à celui de Yaḥyā b. ʿUmar (le seul à compiler des fatwā-s), utilise le texte d’Ibn al-Munāṣif sur le même plan, lui conférant une valeur juridique qu’il n’a pas à l’origine.

Un troisième socle est constitué par les auteurs šāfiʿītes que sont al-Ġazālī, al-Nawāwī (m. 676/1277)121 Heffening, “al-Nawāwī”, EI², vol. VII, p. 1043-1044. et ʿIzz al-Dīn b. ʿAbd al-Salām (m. 660/1262)122Il fut un des maîtres de Šihāb al-Dīn al-Qarāfī : Jackson, Islamic Law and the State, p. 9.. Les échanges intellectuels entre les différentes écoles juridiques sunnites, et en particulier entre mālikites et šāfiʿītes, ont participé aux évolutions doctrinales. Dès le ive/xe siècle, en al-Andalus, les mālikites ne peuvent plus ignorer la doctrine šāfiʿīte sur les uṣūl al-fiqh et l’introduisent dans leur système de pensée juridique et dans leurs pratiques123 Fierro, “Heresy in al-Andalus”, p. 897-898.. À la fin du ve/xie siècle, l’œuvre du šāfiʿīte al-Ġazālī rencontre un écho important dans l’Occident islamique avant d’être particulièrement repris dans les milieux soufis. Par la suite, l’essor du šāfiʿīsme en Égypte, à partir du règne de Saladin124 Jackson, Islamic Law and the State, p. 53., contribua sans doute à la connaissance de cette école juridique chez les voyageurs mālikites pour lesquels Le Caire restait une étape incontournable du voyage vers l’Orient. Ainsi à partir du second quart du viiie/xive siècle, plusieurs juristes tunisois intègrent à leurs réflexions les traditions juridiques venues de l’Égypte mamelouke125 Van Staëvel, Droit mālikite et habitat à Tunis, p. 311.. Comme dans la discussion théorique sur la ḥisba, al-ʿUqbānī invoque, à des occasions très précises, la position juridique des autorités šāfiʿītes susmentionnées. On les retrouve quasi exclusivement dans le premier ensemble de cas d’espèce traitant des pratiques religieuses et plus particulièrement sur les questions portant sur la calomnie et la médisance (§23-30) pour lesquelles les positions d’al-Ġazālī et d’al-Nawāwī sont citées aux cotés de celle de Šihāb al-Dīn al-Qarāfī (m. 684/1285), célèbre juriste mālikite installé en Égypte126 Jackson, Islamic Law and the State.. Les seules autres occasions où la doctrine šāfiʿīte est rappelée concernent les passages sur les femmes (§55-56-63).

Enfin, le quatrième et dernier type de sources utilisé par al-ʿUqbānī correspond au milieu judiciaire tunisois contemporain. Les plus célèbres sont abondamment mis à contribution comme Ibn ʿArafa et surtout al-Burzulī mais aussi, de façon plus secondaire, des juristes comme al-Ubbī (m. 827/1424)127Il est l’auteur d’un ouvrage de jurisprudence intitulé Ikmāl ikmāl al-muʿlim. ou ʿAbd al-Salām al-Tūnisī (m. 749/1348). Cette belle représentation du milieu tunisois contraste avec l’absence totale de juristes du Maghreb extrême mais aussi du Maghreb central incarné par une figure unique, celle du grand-père de l’auteur, Qāsim al-ʿUqbānī.

Ce rapide panorama des auteurs mobilisés par al-ʿUqbānī ne doit pas faire illusion : l’agencement de ces différentes strates juridiques est loin d’être homogène. Au contraire, il témoigne des inflexions et des adaptations dont les normes sont l’objet, des nouvelles préoccupations qui surgissent, ou de celles, plus anciennes, mais appréhendées de manière sensiblement différente128Une première enquête a été menée en ce sens sur le traitement de deux catégories sociales, les femmes et les ḏimmī-s dans la Tuḥfa: Vanz, L’invention d’une capitale, p. 257-286.. Les transformations sociales à l’œuvre affleurent ainsi à travers un discours juridique qui, bien que structuré autour d’autorités passées, s’ancre indéniablement dans le temps présent de son auteur.

Par la discussion théorique du précepte coranique d’ordonner le bien et d’interdire le mal sur laquelle débute l’ouvrage, puis par l’agencement et la sélection de ses fatwā-s, al-ʿUqbānī compose un ouvrage original ayant pour objet la ḥisba. Loin d’être une simple compilation d’avis émis par des autorités antérieures, la Tuḥfa s’inscrit pleinement dans l’époque de son auteur, une époque de bouleversements et de contestations politiques. Il témoigne d’abord de la compétition que se livrent les savants, les saints et le pouvoir sultanien pour s’arroger l’exercice de la ḥisba, ou en d’autres termes, du contrôle de l’ordre social. L’évolution des rapports de force entre ces différents acteurs semble s’effectuer en faveur des premiers aux dépends d’un pouvoir abdelwadide fragilisé et se manifeste, notamment, par un changement dans la nature des documents, les sources juridiques devenant plus abondantes. Ces élites en concurrence se rejoignent toutefois dans leur crainte commune du désordre social. Ainsi, ce que donnent aussi à voir les fatwā-s, ce sont les pratiques quotidiennes des habitants, leurs variations, et la façon dont les juristes les appréhendent. De nouvelles préoccupations émergent, filles de leur temps, telle cette attention particulière que l’auteur consacre aux ḏimmī-s dans un chapitre qui leur est entièrement dédié. Par son originalité et son caractère exceptionnel, la Tuḥfa apparaît alors comme une source privilégiée permettant d’appréhender les transformations sociales en cours dans le Maghreb de la seconde moitié du IXe/XVe siècle.

Notes

 
1

Al-BurzulīAl-Burzulī, Fatāwā al-Burzulī Ǧāmiʿ masā’il al-aḥkām li-mā nazala min al-qaḍāyā bi-l-muftīn wa-l-ḥukkām, éd. Muḥammad al-Ḥīla, Beyrouth, 2002., Ǧāmiʿ; sur cet auteur voir Vidal Castro, “Al-BurzulīVidal Castro, Francisco, “Al-Burzulī”, Encyclopaedia of Islam, THREE, Ed. Kate Fleet, Gudrun Krämer, Denis Matringe, John Nawas, Everett Rowson, 2010.”.

2

Al-WanšarīsīAl-Wanšarīsī, Kitāb al-Miʿyār al-muġrib wa-lāmiʿ al-muʿrib ʿan fatāwā ahl Ifrīqiya wa-l-Andalus wa-l-Maġrib, éd. Muḥammad Ḥaǧǧī, Beyrouth, 1981-1983., Al-Miʿyār: sur cet auteur et cet ouvrage voir Vidal Castro, “El Miʿyār de al-WanšarīsīVidal Castro, Francisco, “El Miʿyār de al-Wanšarīsī (m. 914/1508). II: Contenido”, Miscelánea de Estudios Árabe y Hebraicos, XLIV, 1995, p. 213-246.” ; Id., “Las obras de Aḥmad al-WanšarīsīVidal Castro, Francisco, “Aḥmad al-Wanšarīsī (m. 914/1508). Principales aspectos de su vida”, Al-Qanṭara, 12, 2 (1991) p. 315-352.” ; Id., “Aḥmad al-Wanšarīsī”.

3

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa. ʿAlī Chenoufi a réalisé son édition à partir d’un seul manuscrit, celui de la Zaytūna (n°2978) mais il existe au moins deux autres manuscrits, un à la bibliothèque d’Alger et un à la bibliothèque al-Ṣādiqiyya auxquels il n’a pas eu accès : Ibid., p. 141. Ce manuscrit n°2978 avait déjà été mis au jour par Mohammed Talbi qui en avait proposé une présentation : TalbiTalbi, Mohammed, “Quelques données sur la vie sociale en Occident musulman d’après un traité de ḥisba du xve siècle”, Arabica, 1 (1954) p. 294-306., “Quelques données sur la vie sociale”.

4

Le terme est ici employé au sens défini par Joseph Morsel, à savoir, que « le symptôme renvoie, non pas à une absence, mais à une présence non visible, latente. (…) Cet invisible est la part abstraite du monde social, sa logique, ses représentations, tout ce qui en assure la cohésion, la reproduction et la transformation.” : MorselMorsel, Joseph, “Traces ? Quelles traces ? Réflexions pour une histoire non passéiste”, Revue historique, 680 (2016) p. 813-868., “Traces ?”, p. 855-856.

5

Ibid., p. 858.

6

KisaichiKisaichi, Masatoshi, “Three Renowned ‘Ulamā’ Families of Tlemcen : The Maqqari, the Marzuki and the ‘Uqbani”, The Journal of Sophia Asian Studies, 22 (2004) p. 121-137. , “Three Renowned ‘Ulamā’”. Sur l’affirmation de Tlemcen en tant que centre intellectuel voir : TouatiTouati, Houari, “Histoire et anthropologie religieuse. L’islam : religion et culture”, dans Houari Touati (dir.), Histoire générale de l’Algérie. L’Algérie médiévale, Oran, Zaytun, 2014, p. 243-314., “Histoire et anthropologie religieuse”.

7

En dehors des dictionnaires biographiques, Charles Brosselard a également retrouvé les épitaphes : BrosselardBrosselard, Charles, “Les inscriptions arabes de Tlemcen, XIX : tombeaux des familles El-Maqqari et El-Oqbani”, Revue Africaine, 30 (1861) p. 401-421., “Les inscriptions arabes de Tlemcen”.

8

Yaḥyā b. ḪaldūnIbn Ḫaldūn, Yaḥyā, Buġiyat al-ruwwād fī ḏikr al-mulūk banī ʿabd al-wād, éd. et trad. Alfred Bel, Histoire des Beni ʿAbd-al-Wâd : rois de Tlemcen jusqu’au règne d’Abou H’Ammou Moûsa, Alger, Imprimerie Orientale Pierre Fontana, 1903-1913., Buġiyat, éd. t. I, p. 60, trad. p. 76-77 ; Ibn MaryamIbn Maryam, Al-Bustān fī ḏikr al-ʿulamā’ wa-l-awlīyā’ bi-Tilimsān, éd. ʿAbd al-Qādir Būbāyā, Beyrouth, Dār al-kutūb al-ʿilmiya, 2014 ; trad. F. Provenzali, El Bostan ou jardin des biographies des saints et savants de Tlemcen, Alger, Imprimerie Orientale Fontana frères, 1910., Al-Bustān, éd. p. 221-223, trad. p. 113-115 ; Aḥmad BābāAḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ bi-taṭrīz al-dībāǧ, éd. ʿAbd al-Ḥamīd ʿAbd Allāh al-Harāma, Tripoli, Manšūrat kulliyyat al-daʿwa al-islāmiyya, 1989., Nayl al-ibtihāǧ, p. 189.

9

Ibn MaryamIbn Maryam, Al-Bustān fī ḏikr al-ʿulamā’ wa-l-awlīyā’ bi-Tilimsān, éd. ʿAbd al-Qādir Būbāyā, Beyrouth, Dār al-kutūb al-ʿilmiya, 2014 ; trad. F. Provenzali, El Bostan ou jardin des biographies des saints et savants de Tlemcen, Alger, Imprimerie Orientale Fontana frères, 1910., Al-Bustān, éd. p. 284-287, trad. p. 161-163 ; Aḥmad BābāAḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ bi-taṭrīz al-dībāǧ, éd. ʿAbd al-Ḥamīd ʿAbd Allāh al-Harāma, Tripoli, Manšūrat kulliyyat al-daʿwa al-islāmiyya, 1989., Nayl al-ibtihāǧ, p. 365-366.

10

LagardèreLagardère, Vincent, Histoire et société en Occident musulman au Moyen Âge: analyse du Miʿyār d’Al-Wanšarīsī, Madrid, Casa de Velázquez, 1995., Histoire et société, p. 36 (n°107), 41 (n°142-149), 91 (n°90), 143-145 (n°121-151), 147 (n°160), 189 (n°347), 225-226 (n°60-62), 232-233 (n°84), 331 (n°169-171), 402 (n°119), 445-446 (n°98), 460 (n°163), 469-470 (n°31-32).

11

VoguetVoguet, Élise, Le monde rural du Maghreb central (xive-xvesiècles). Réalités sociales et constructions juridiques d’après les Nawāzil Māzūna, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014., Le monde rural, p. 19 : Qāsim al-ʿUqbānī est « l’auteur de plus d’un quart des fatwā-s compilées par al-Māzūnī dans la seconde partie de son ouvrage”.

12

Ibn MaryamIbn Maryam, Al-Bustān fī ḏikr al-ʿulamā’ wa-l-awlīyā’ bi-Tilimsān, éd. ʿAbd al-Qādir Būbāyā, Beyrouth, Dār al-kutūb al-ʿilmiya, 2014 ; trad. F. Provenzali, El Bostan ou jardin des biographies des saints et savants de Tlemcen, Alger, Imprimerie Orientale Fontana frères, 1910., Al-Bustān, éd. p. 131, trad. p. 55 ; Aḥmad BābāAḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ bi-taṭrīz al-dībāǧ, éd. ʿAbd al-Ḥamīd ʿAbd Allāh al-Harāma, Tripoli, Manšūrat kulliyyat al-daʿwa al-islāmiyya, 1989., Nayl al-ibtihāǧ, p. 118.

13

Ibn MaryamIbn Maryam, Al-Bustān fī ḏikr al-ʿulamā’ wa-l-awlīyā’ bi-Tilimsān, éd. ʿAbd al-Qādir Būbāyā, Beyrouth, Dār al-kutūb al-ʿilmiya, 2014 ; trad. F. Provenzali, El Bostan ou jardin des biographies des saints et savants de Tlemcen, Alger, Imprimerie Orientale Fontana frères, 1910., Al-Bustān, éd. p. 143, trad. p. 61-62 ; Aḥmad BābāAḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ bi-taṭrīz al-dībāǧ, éd. ʿAbd al-Ḥamīd ʿAbd Allāh al-Harāma, Tripoli, Manšūrat kulliyyat al-daʿwa al-islāmiyya, 1989., Nayl al-ibtihāǧ, p. 65.

14

VoguetVoguet, Élise, Le monde rural du Maghreb central (xive-xvesiècles). Réalités sociales et constructions juridiques d’après les Nawāzil Māzūna, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014., Le monde rural, p. 20 ; LagardèreLagardère, Vincent, Histoire et société en Occident musulman au Moyen Âge: analyse du Miʿyār d’Al-Wanšarīsī, Madrid, Casa de Velázquez, 1995., Histoire et société.

15

Ibn MaryamIbn Maryam, Al-Bustān fī ḏikr al-ʿulamā’ wa-l-awlīyā’ bi-Tilimsān, éd. ʿAbd al-Qādir Būbāyā, Beyrouth, Dār al-kutūb al-ʿilmiya, 2014 ; trad. F. Provenzali, El Bostan ou jardin des biographies des saints et savants de Tlemcen, Alger, Imprimerie Orientale Fontana frères, 1910., Al-Bustān, éd. p. 394, trad. p. 257 ; Aḥmad BābāAḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ bi-taṭrīz al-dībāǧ, éd. ʿAbd al-Ḥamīd ʿAbd Allāh al-Harāma, Tripoli, Manšūrat kulliyyat al-daʿwa al-islāmiyya, 1989., Nayl al-ibtihāǧ, p. 547-548.

16

ʿAbd al-Bāsiṭ b. ḪalīlʿAbd al-Bāsiṭ b. Ḫalīl, Deux récits de voyage inédits en Afrique du Nord : ʿAbd al-Bāsiṭ b. Ḫalīl et Adorne, Paris, Larose, 1936, rééd. Paris, Maisonneuve et Larose, 2001., Deux récits de voyage, p. 54.

17

Ibid., p. 71-72.

18

Ibn MaryamIbn Maryam, Al-Bustān fī ḏikr al-ʿulamā’ wa-l-awlīyā’ bi-Tilimsān, éd. ʿAbd al-Qādir Būbāyā, Beyrouth, Dār al-kutūb al-ʿilmiya, 2014 ; trad. F. Provenzali, El Bostan ou jardin des biographies des saints et savants de Tlemcen, Alger, Imprimerie Orientale Fontana frères, 1910., Al-Bustān, éd. p. 143, trad. p. 62 ; Aḥmad BābāAḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ bi-taṭrīz al-dībāǧ, éd. ʿAbd al-Ḥamīd ʿAbd Allāh al-Harāma, Tripoli, Manšūrat kulliyyat al-daʿwa al-islāmiyya, 1989., Nayl al-ibtihāǧ, p. 65.

19

Hormis les al-ʿUqbānī, les sources ne mentionnent que deux personnages ayant exercé cette charge : Muḥammad Abū ʿAbd Allāh Ḥammū al-Šarīf (m. 873/1468) (dans Ibn MaryamIbn Maryam, Al-Bustān fī ḏikr al-ʿulamā’ wa-l-awlīyā’ bi-Tilimsān, éd. ʿAbd al-Qādir Būbāyā, Beyrouth, Dār al-kutūb al-ʿilmiya, 2014 ; trad. F. Provenzali, El Bostan ou jardin des biographies des saints et savants de Tlemcen, Alger, Imprimerie Orientale Fontana frères, 1910., Al-Bustān, éd. p. 365, trad. p. 230) et Ibn Abī al-Barakāt, grand qāḍī de Tlemcen autour de 1480 à l’époque de la controverse du Touat (dans LagardèreLagardère, Vincent, Histoire et société en Occident musulman au Moyen Âge: analyse du Miʿyār d’Al-Wanšarīsī, Madrid, Casa de Velázquez, 1995., Histoire et société, p. 44 n°162).

20

Van StaëvelVan Staëvel, Jean-Pierre, Droit mālikite et habitat à Tunis au xive siècle. Conflits de voisinage et normes juridiques d’après le texte du maître-maçon Ibn al-Rāmī, Le Caire, IFAO, 2008., Droit mālikite et habitat à Tunis, p. 279-282.

21

Ibid. ; VoguetVoguet, Élise, Le monde rural du Maghreb central (xive-xvesiècles). Réalités sociales et constructions juridiques d’après les Nawāzil Māzūna, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014., Le monde rural, p. 21 parle d’« intégration institutionnelle des juristes”.

22

Ibn MaryamIbn Maryam, Al-Bustān fī ḏikr al-ʿulamā’ wa-l-awlīyā’ bi-Tilimsān, éd. ʿAbd al-Qādir Būbāyā, Beyrouth, Dār al-kutūb al-ʿilmiya, 2014 ; trad. F. Provenzali, El Bostan ou jardin des biographies des saints et savants de Tlemcen, Alger, Imprimerie Orientale Fontana frères, 1910., Al-Bustān, éd. p. 284, trad. p. 161 ; Aḥmad BābāAḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ bi-taṭrīz al-dībāǧ, éd. ʿAbd al-Ḥamīd ʿAbd Allāh al-Harāma, Tripoli, Manšūrat kulliyyat al-daʿwa al-islāmiyya, 1989., Nayl al-ibtihāǧ, p. 365.

23

Ibn MaryamIbn Maryam, Al-Bustān fī ḏikr al-ʿulamā’ wa-l-awlīyā’ bi-Tilimsān, éd. ʿAbd al-Qādir Būbāyā, Beyrouth, Dār al-kutūb al-ʿilmiya, 2014 ; trad. F. Provenzali, El Bostan ou jardin des biographies des saints et savants de Tlemcen, Alger, Imprimerie Orientale Fontana frères, 1910., Al-Bustān, éd. p. 286 et 374, trad. p. 163 et p. 239 ; Aḥmad BābāAḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ bi-taṭrīz al-dībāǧ, éd. ʿAbd al-Ḥamīd ʿAbd Allāh al-Harāma, Tripoli, Manšūrat kulliyyat al-daʿwa al-islāmiyya, 1989., Nayl al-ibtihāǧ, p. 366.

24

BenchenebBencheneb, H., “al-Sanūsī”, EI², vol. IX, p. 20-24., “al-Sanūsī”, EI², vol. IX, p. 20-24 ; TouatiTouati, Houari, “Histoire et anthropologie religieuse. L’islam : religion et culture”, dans Houari Touati (dir.), Histoire générale de l’Algérie. L’Algérie médiévale, Oran, Zaytun, 2014, p. 243-314., “Histoire et anthropologie religieuse”, p. 277-278.

25

Ibn MaryamIbn Maryam, Al-Bustān fī ḏikr al-ʿulamā’ wa-l-awlīyā’ bi-Tilimsān, éd. ʿAbd al-Qādir Būbāyā, Beyrouth, Dār al-kutūb al-ʿilmiya, 2014 ; trad. F. Provenzali, El Bostan ou jardin des biographies des saints et savants de Tlemcen, Alger, Imprimerie Orientale Fontana frères, 1910., Al-Bustān, éd. p. 183-184, trad. p. 89.

26

Sur la place du soufisme dans l’enseignement à Tlemcen : TouatiTouati, Houari, “Histoire et anthropologie religieuse. L’islam : religion et culture”, dans Houari Touati (dir.), Histoire générale de l’Algérie. L’Algérie médiévale, Oran, Zaytun, 2014, p. 243-314., “Histoire et anthropologie religieuse”, p. 282-284.

27

Ibid., éd. p. 191, 416-418, trad. p. 94-95 et p. 273-275.

28

AmriAmri, Nelly, “Le pouvoir du saint en Ifrīqiya aux viiie-ixe/xive-xve siècles : le «très visible» gouvernement du monde”, dans Henri Bresc, Georges Dagher et Christiane Veauvy (dir.), Politique et religion en Méditerranée. Moyen Âge et époque contemporaine, Saint-Denis, Éditions Bouchène, 2008, p. 167-196., “Le pouvoir du saint”, p. 172 ; voir également sur les relations entre les saints et le pouvoir FerhatFerhat, Halima, “Souverains, saints et fuqahā’ : le pouvoir en question”, Al-Qanṭara, 17, 2 (1996) p. 375-390., “Souverains, saints et fuqahā’”.

29

AmriAmri, Nelly, “Le pouvoir du saint en Ifrīqiya aux viiie-ixe/xive-xve siècles : le «très visible» gouvernement du monde”, dans Henri Bresc, Georges Dagher et Christiane Veauvy (dir.), Politique et religion en Méditerranée. Moyen Âge et époque contemporaine, Saint-Denis, Éditions Bouchène, 2008, p. 167-196., “Le pouvoir du saint”, p. 188-190.

30

VoguetVoguet, Élise, Le monde rural du Maghreb central (xive-xvesiècles). Réalités sociales et constructions juridiques d’après les Nawāzil Māzūna, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014., Le monde rural, p. 21.

31

VajdaVajda, Georges, “Un traité maghrébin adversus judaeos : aḥkām ahl al-ḏimma du Šayḫ Muhammad b. ʿAbd al-Karīm al-Maghīlī”, dans Études d’orientalisme dédiées à la mémoire de Lévi-Provençal, Paris, Maisonneuve et Larose, 1962, vol. II, p. 805-814 ; , “Un traité maghrébin” ; HunwickHunwick, John, Jews of a Saharan oasis : elimination of the Tamantit community, Princeton, M. Wiener Publishers, 2006., Jews of a Saharan oasis ; Id., “The rights of dhimmisHunwick, John, “The rights of dhimmis to maintain a place of workship : a 15th century fatwā from Tlemcen”, Al-Qanṭara, 12, 1 (1991) p. 133-156.” ; Id., “Al-Mahîlî and the Jews of TuwâtHunwick, John, “Al-Mahîlî and the Jews of Tuwât : The Demise of a Community”, Studia Islamica, 61 (1985) p. 155-183.”.

32

LagardèreLagardère, Vincent, Histoire et société en Occident musulman au Moyen Âge: analyse du Miʿyār d’Al-Wanšarīsī, Madrid, Casa de Velázquez, 1995., Histoire et société, p. 44-45 (n°162) ; sur la position d’al-Wanšarīsī voir : PowersPowers, David Stephan, “Aḥmad al-Wanšarīsī”, dans Oussama Arabi, David Stephan Powers et Susann Spectorsky (éd.), Islamic Legal Thought. A Compendium of Muslim Jurists, Leyde-Boston, E. J. Brill, 2013, p. 382-399., “Aḥmad al-Wanšarīsī”, p. 382-399.

33

VoguetVoguet, Élise, “Les communautés juives du Maghreb central à la lumière des fatwa-s mālikites de la fin du Moyen Âge”, dans Maribel Fierro et John Victor Tolan (éd.), The Legal Status of Ḏimmī-s in the Islamic West (second/eighth-ninth/fifteenth centuries), Turnhout, Brepols, 2013, p. 295-306., “Les communautés juives”, p. 304 ; Hunwick, “The rights of dhimmis”, p. 141-143.

34

Ibid., p. 143.

35

Al-TanasīAl-Tanasī, Naẓm al-durr wa-l-ʿiqyān fī bayān šaraf Banī Zayyān, éd. Maḥmūd Bouyaed, Tārīḫ Banī Zayyān, mulūk Tilimsān : muqtaṭaf min Naẓm al-durr wa-l-ʿiqyān fī bayān šaraf Banī Zayyān, Alger, Bibliothèque Nationale d’Algérie, 1985 p. 244-246, trad. Jean Joseph Léandre Bargès, Histoire des Beni Zeiyan, rois de Tlemcen par l’imam Cidi Abou-Abd ʿAllah-Mohammed Ibn Abd’el Djelyl el-Tenessy, Paris, Benjamin Duprat, 1852, p. 119-125., Naẓm al-durr, éd. p. 244-246, trad. p. 119-125.

36

ʿAbd al-Bāsiṭ b. ḪalīlʿAbd al-Bāsiṭ b. Ḫalīl, Deux récits de voyage inédits en Afrique du Nord : ʿAbd al-Bāsiṭ b. Ḫalīl et Adorne, Paris, Larose, 1936, rééd. Paris, Maisonneuve et Larose, 2001., Deux récits de voyage, trad. p. 56-59, 75.

37

Ibid., p. 17-18. En effet, les catalogues de monnaies ne font pas état de pièces frappées par les Abdelwadides au nom des Hafsides.

38

Al-TanasīAl-Tanasī, Naẓm al-durr wa-l-ʿiqyān fī bayān šaraf Banī Zayyān, éd. Maḥmūd Bouyaed, Tārīḫ Banī Zayyān, mulūk Tilimsān : muqtaṭaf min Naẓm al-durr wa-l-ʿiqyān fī bayān šaraf Banī Zayyān, Alger, Bibliothèque Nationale d’Algérie, 1985 p. 244-246, trad. Jean Joseph Léandre Bargès, Histoire des Beni Zeiyan, rois de Tlemcen par l’imam Cidi Abou-Abd ʿAllah-Mohammed Ibn Abd’el Djelyl el-Tenessy, Paris, Benjamin Duprat, 1852, p. 119-125., Naẓm al-durr, éd. p. 253-254, trad. p. 130-135.

39

Ibn MaryamIbn Maryam, Al-Bustān fī ḏikr al-ʿulamā’ wa-l-awlīyā’ bi-Tilimsān, éd. ʿAbd al-Qādir Būbāyā, Beyrouth, Dār al-kutūb al-ʿilmiya, 2014 ; trad. F. Provenzali, El Bostan ou jardin des biographies des saints et savants de Tlemcen, Alger, Imprimerie Orientale Fontana frères, 1910., Al-Bustān, éd. p. 143, trad. p. 62 ; Aḥmad BābāAḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ bi-taṭrīz al-dībāǧ, éd. ʿAbd al-Ḥamīd ʿAbd Allāh al-Harāma, Tripoli, Manšūrat kulliyyat al-daʿwa al-islāmiyya, 1989., Nayl al-ibtihāǧ, p. 65.

40

Vidal Castro, “Aḥmad al-WanšarīsīVidal Castro, Francisco, “Aḥmad al-Wanšarīsī (m. 914/1508). Principales aspectos de su vida”, Al-Qanṭara, 12, 2 (1991) p. 315-352.”, p. 328-329. Vidal Castro rappelle l’hypothèse émise par les éditeurs du Miʿyār selon lesquels une fatwā, interdisant la construction sur un cimetière sauf en des conditions très précises, aurait été à l’origine du conflit avec le sultan.

41

Ibid., p. 329, note 71 : Vidal Castro cite le Miʿyār, vol. 2, p. 408 où al-Wanšarīsī fait un résumé de l’évolution historique des relations entre ʿulamā’ et gouvernants à différentes époques.

42

AmriAmri, Nelly, “Le pouvoir du saint en Ifrīqiya aux viiie-ixe/xive-xve siècles : le «très visible» gouvernement du monde”, dans Henri Bresc, Georges Dagher et Christiane Veauvy (dir.), Politique et religion en Méditerranée. Moyen Âge et époque contemporaine, Saint-Denis, Éditions Bouchène, 2008, p. 167-196., “Le pouvoir du saint”, p. 180 et s. le montre bien dans le cas des saints.

43

Ibid., p. 173.

44

CoranLe Coran, introduction, traduction et notes par Denise Masson, Paris, Gallimard, 1967. III/104, III/110, XXII/41, IX/71.

45

Cahen et TalbiCahen, Claude et Talbi, Mohammed, “Ḥisba”, EI², vol. III, p. 503-505., “Ḥisba”, EI², vol. III, p. 503-505.

46

García-ArenalGarcía-Arenal, Mercedes, “La práctica del precepto del “amr bi-l-maʿrūf wa-l-nahy ʿan al-munkar” en la hagiografía magrebí”, Al-Qanṭara, 13 (1992) p. 143-165., “La práctica del precepto”.

47

ʿAbd al-Bāsiṭ b. ḪalīlʿAbd al-Bāsiṭ b. Ḫalīl, Deux récits de voyage inédits en Afrique du Nord : ʿAbd al-Bāsiṭ b. Ḫalīl et Adorne, Paris, Larose, 1936, rééd. Paris, Maisonneuve et Larose, 2001., Deux récits de voyage, p. 81.

48

García-ArenalGarcía-Arenal, Mercedes, “La práctica del precepto del “amr bi-l-maʿrūf wa-l-nahy ʿan al-munkar” en la hagiografía magrebí”, Al-Qanṭara, 13 (1992) p. 143-165., “La práctica del precepto”, p. 160.

49

Al-ǦarsīfīAl-Ǧarsīfī, Risāla fī l-ḥisba, éd. Évariste Lévi-Provençal, Trois traités hispaniques de ḥisba, Le Caire, Maṭbaʿa al-maʿhad al-ʿilmī al-firansī li-l-āṯār al-šarqiyya, 1955, p. 119-128 et trad. Rachel Arié, “Traduction annotée et commentée des traités de ḥisba d’IbnʿAbd al-Ra’ūf et de ʿUmar al-Ǧarsīfī”, Hespéris-Tamuda, I/3, 1960, p. 365-375., Risāla fī l-ḥisba; Ibn ḪaldūnIbn Ḫaldūn, ʿAbd al-Raḥmān, Al-Muqaddima, éd. Abdesselam Cheddadi, Casablanca, Ḫizānat Ibn Ḫaldūn Bayt al-funūn wa-l-ʿulūm wa-l-adab, 2005; trad. Abdesselam Cheddadi, Le Livre des Exemples, I. Autobiographie, Muqaddima, Paris, Gallimard-Bibliothèque de la Pléiade, 2002., Al-Muqaddima, éd. t. I, p. 379 380, trad. t. I, p. 524-525.

50

Van StaëvelVan Staëvel, Jean-Pierre, Droit mālikite et habitat à Tunis au xive siècle. Conflits de voisinage et normes juridiques d’après le texte du maître-maçon Ibn al-Rāmī, Le Caire, IFAO, 2008., Droit mālikite et habitat à Tunis, p. 289.

51

Ibid. : J.-P. Van Staëvel cite une fatwā d’al-Burzulī allant dans ce sens.

52

ChalmetaChalmeta, Pedro, El zoco medieval : contribución a la historia del mercado, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de Estudios Árabes - Fundación Cajamar, 2010., El zoco medieval, p. 556-557 (d’après al-Azdī) et p. 559 (d’après al-Nubāhī/al-Bunnāhī).

53

La nisba semble être al-Bunnāhī plutôt qu’al-Nubāhī: BencherifaBencherifa Mohammed, “Al-Bunnāhī lā al-Nubāhī”, dans Akādimiya. Revue de l’Académie du Royaume du Maroc, 13, 1998, p. 71-89., “Al-Bunnāhī lā al­-Nubāhī”.

54

Ibid., p. 559 (d’après al-NubāhīAl-Nubāhī, Kitāb al-marqaba al-ʿulyā fī man yastaḥiqq al-qaḍā’ wa-l-futyā, éd. Évariste Lévi-Provençal, Beyrouth, s.d., p. 66-75, trad. Arsenio Cuellas Marqués, Celia del Moral, Al-marqaba al-ʿulya de al-Nubahi (La atalaya suprema sobre el cadiazgo y el muftiazgo), Grenade, Universidad de Granada, 2005., Kitāb al-marqaba, éd. p. 66-75, trad. p. 230-244).

55

Ibid., p. 559.

56

Ibid., p. 560-561.

57

Léon l’AfricainLéon l’Africain, Description de l’Afrique, trad. Alexis Épaulard, Paris, Librairie d’Amérique et d’Orient Adrien-Maisonneuve, 1956., Description de l’Afrique, p. 207, cité par P. ChalmetaChalmeta, Pedro, El zoco medieval : contribución a la historia del mercado, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de Estudios Árabes - Fundación Cajamar, 2010., El zoco medieval, p. 574.

58

Al-ǦarsīfīAl-Ǧarsīfī, Risāla fī l-ḥisba, éd. Évariste Lévi-Provençal, Trois traités hispaniques de ḥisba, Le Caire, Maṭbaʿa al-maʿhad al-ʿilmī al-firansī li-l-āṯār al-šarqiyya, 1955, p. 119-128 et trad. Rachel Arié, “Traduction annotée et commentée des traités de ḥisba d’IbnʿAbd al-Ra’ūf et de ʿUmar al-Ǧarsīfī”, Hespéris-Tamuda, I/3, 1960, p. 365-375., Risāla fī l-ḥisba, éd. p. 119-128, trad. p. 365-375.

59

Al-MāwardīAl-Māwardī, Al-Aḥkām al-sulṭāniyya wa-l-wilāya al-dīniyya, trad. Edmond Fagnan, Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif, Alger, 1915., Al-Aḥkām al-sulṭāniyya, p. 513-553 ; sur la ḥisba chez al-Māwardī voir Laoust, “La pensée et l’action politiques d’al-Māwardī” ; CookCook, Michael, Commanding Right and Forbidding Wrong, Cambridge, Cambridge University Press, 2001., Commanding Right, p. 344-345 ; AbbèsAbbès, Makram, “Essai sur les arts de gouverner”, dans al-Māwardī, De l’éthique du prince et du gouvernement de l’État, Paris, 2015, p. 37-235., “Essai sur les arts de gouverner”, p. 184.

60

Al-ĠazālīAl-Ġazālī, Iḥyā’ ʿulūm al-dīn, Le Caire, 1967-1968, vol. 2., Iḥyā’ ʿulūm al-dīn, p. 280-326. L’étude la plus récente et qui offre une bibliographie complète est celle de CookCook, Michael, Commanding Right and Forbidding Wrong, Cambridge, Cambridge University Press, 2001., Commanding Right, p. 427-468.

61

Cahen et TalbiCahen, Claude et Talbi, Mohammed, “Ḥisba”, EI², vol. III, p. 503-505., “Ḥisba”, EI².

62

ChalmetaChalmeta, Pedro, El zoco medieval : contribución a la historia del mercado, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de Estudios Árabes - Fundación Cajamar, 2010., El zoco medieval ; Id., “La hisba en Ifriqiya et al-AndalusChalmeta, Pedro, “La hisba en Ifriqiya et al-Andalus : étude comparative”, Cahiers de Tunisie, 18 (1970) p. 87-105.”.

63

Yaḥyā b. ʿUmarYaḥyā b. ʿUmar, Aḥkām al-sūq, éd. Maḥmūd ʿAlī Makkī, “Kitāb aḥkām al-sūq li-Yaḥyā b. ʿUmar al-Andalusī”, Revista del Instituto Egipcio de Estudios Islámicos en Madrid, 4, 1956, p. 59-151 ; trad. Emilio García Gómez, “Unas ordenanzas del zoco del siglo IX”, al-Andalus, XXII, 1957, p. 253-316., Aḥkām al-sūq.

64

CookCook, Michael, Commanding Right and Forbidding Wrong, Cambridge, Cambridge University Press, 2001., Commanding Right, p. 368.

65

Rodríguez GómezRodríguez Gómez, María Dolores, “Ibn al-Munāṣif, Abū ‘Abd Allāh”, dans Jorge Lirola Delgado (dir.), Biblioteca de al-Andalus, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de estudios árabes, 2004-2012, vol. IV, 2006, p. 253-258 (n°861)., “Ibn al-Munāṣif, Abū ‘Abd Allāh”; Viguera MolínsViguera Molíns, María Jesus, “La censura de costumbres en el Tanbīh al-ḥukkām de Ibn al-Munāṣif (1168-1223)”, dans Actas de las II Jornadas de Cultura Árabe e Islámica, Madrid, Instituto Hispano-Árabe de Cultura, 1985, p. 591-611., “La censura de costumbres”.

66

CookCook, Michael, Commanding Right and Forbidding Wrong, Cambridge, Cambridge University Press, 2001., Commanding Right, p. 368-369.

67

ChalmetaChalmeta, Pedro, El zoco medieval : contribución a la historia del mercado, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de Estudios Árabes - Fundación Cajamar, 2010., El zoco medieval, p. 578 : le terme de muḥtasib s’emploie de façon préférentielle pour désigner l’action individuelle spontanée (mutaṭawwiʿ).

68

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 1 (l. 3-4) (le numéro des pages citées correspond à la numérotation arabe).

69

Ibid., p. 2.

70

Ibid., p. 2 (l. 16-26).

71

CoranLe Coran, introduction, traduction et notes par Denise Masson, Paris, Gallimard, 1967. III/104, III/110, XXII/41, V/78 et IX/71.

72

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 4 (l. 7-8).

73

Ibid., p. 4 (l. 9-10). Il cite ensuite le Coran XXII/41 pour renforcer son propos : « Toute autorisation de se défendre est donnée à ceux qui, si nous leur accordons le pouvoir sur la terre, s’acquittent de la prière, font l’aumône, ordonnent ce qui est convenable et interdisent le blâmable - La fin de toute chose appartient à Dieu -” (Le CoranLe Coran, introduction, traduction et notes par Denise Masson, Paris, Gallimard, 1967., p. 413-414).

74

Ibid., p. 4-5 ; CookCook, Michael, Commanding Right and Forbidding Wrong, Cambridge, Cambridge University Press, 2001., Commanding Right, p. 362-364 et 369.

75

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 5 ; CookCook, Michael, Commanding Right and Forbidding Wrong, Cambridge, Cambridge University Press, 2001., Commanding Right, p. 369.

76

Le CoranLe Coran, introduction, traduction et notes par Denise Masson, Paris, Gallimard, 1967., p. 145.

77

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 5-6.

78

Ibid., p. 7 ; Ibn al-MunāṣifIbn al-Munāṣif, Tanbīh al-ḥukkām ʿalā mā’ḫiḏ al-aḥkām, Tunis, Dār al-Turkī li-l-Našr, 1988., Tanbīh, p. 314-316.

79

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 8-10 ; Ibn al-MunāṣifIbn al-Munāṣif, Tanbīh al-ḥukkām ʿalā mā’ḫiḏ al-aḥkām, Tunis, Dār al-Turkī li-l-Našr, 1988., Tanbīh, p. 316-318.

80

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 10-11 ; Ibn al-MunāṣifIbn al-Munāṣif, Tanbīh al-ḥukkām ʿalā mā’ḫiḏ al-aḥkām, Tunis, Dār al-Turkī li-l-Našr, 1988., Tanbīh, p. 318-320. Ils citent les versets XX/44 (“Adressez lui des paroles courtoises ; peut-être réfléchira-t-il, ou éprouvera-t-il de la crainte ? ” : Le CoranLe Coran, introduction, traduction et notes par Denise Masson, Paris, Gallimard, 1967., p. 384) et III/159 (“Si tu avais été rude et dur de cœur, ils se seraient séparés de toi” : Le CoranLe Coran, introduction, traduction et notes par Denise Masson, Paris, Gallimard, 1967., p. 84).

81

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 11-13 ; Ibn al-MunāṣifIbn al-Munāṣif, Tanbīh al-ḥukkām ʿalā mā’ḫiḏ al-aḥkām, Tunis, Dār al-Turkī li-l-Našr, 1988., Tanbīh, p. 320-323. Al-Ġazālī distingue, quant à lui, huit degrés : CookCook, Michael, Commanding Right and Forbidding Wrong, Cambridge, Cambridge University Press, 2001., Commanding Right, p. 438-441.

82

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 14-19.

83

Ibid., p. 178 ; Al-MāwardīAl-Māwardī, Al-Aḥkām al-sulṭāniyya wa-l-wilāya al-dīniyya, trad. Edmond Fagnan, Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif, Alger, 1915., al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 513-514.

84

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 178-180 ; Al-MāwardīAl-Māwardī, Al-Aḥkām al-sulṭāniyya wa-l-wilāya al-dīniyya, trad. Edmond Fagnan, Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif, Alger, 1915., al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 515-519.

85

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 177 ; Al-MāwardīAl-Māwardī, Al-Aḥkām al-sulṭāniyya wa-l-wilāya al-dīniyya, trad. Edmond Fagnan, Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif, Alger, 1915., Al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 514-515.

86

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 176 ; Al-MāwardīAl-Māwardī, Al-Aḥkām al-sulṭāniyya wa-l-wilāya al-dīniyya, trad. Edmond Fagnan, Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif, Alger, 1915., Al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 548.

87

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 177 ; Al-MāwardīAl-Māwardī, Al-Aḥkām al-sulṭāniyya wa-l-wilāya al-dīniyya, trad. Edmond Fagnan, Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif, Alger, 1915., Al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 548-549.

88

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343. cite à la fois le Bayān et les Muqaddamāt d’Ibn Rušd ; CookCook, Michael, Commanding Right and Forbidding Wrong, Cambridge, Cambridge University Press, 2001., Commanding Right, p. 363 (note 36) signale que le traitement des questions relatives à la ḥisba est identique dans les deux ouvrages en dehors de deux passages.

89

Serrano RuanoSerrano Ruano, Delfina, “Ibn Rušd al-ǧadd Abū-l-Walī”, dans Jorge Lirola Delgado (dir.), Biblioteca de al-Andalus, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de estudios árabes, 2004-2012, vol. IV, p. 617-626 (n°1007)., “Ibn Rušd al-ǧadd Abū-l-Walīd”.

90

Fernández FelixFernández Felix, Ana, Cuestiones legales del Islam temprano: la ʿUtbiyya y el proceso de formación de la sociedad islámica andalusí, Madrid, CSIC, 2003., Cuestiones legales, p. 258-292 et 368-386.

91

CookCook, Michael, Commanding Right and Forbidding Wrong, Cambridge, Cambridge University Press, 2001., Commanding Right, p. 362-364.

92

García-ArenalGarcía-Arenal, Mercedes, “La práctica del precepto del “amr bi-l-maʿrūf wa-l-nahy ʿan al-munkar” en la hagiografía magrebí”, Al-Qanṭara, 13 (1992) p. 143-165., “La práctica del precepto”, p. 154-155 ; AmriAmri, Nelly, “Le pouvoir du saint en Ifrīqiya aux viiie-ixe/xive-xve siècles : le «très visible» gouvernement du monde”, dans Henri Bresc, Georges Dagher et Christiane Veauvy (dir.), Politique et religion en Méditerranée. Moyen Âge et époque contemporaine, Saint-Denis, Éditions Bouchène, 2008, p. 167-196., “Le pouvoir du saint en Ifrīqiya”, p. 173; TouatiTouati, Houari, “Histoire et anthropologie religieuse. L’islam : religion et culture”, dans Houari Touati (dir.), Histoire générale de l’Algérie. L’Algérie médiévale, Oran, Zaytun, 2014, p. 243-314., “Histoire et anthropologie religieuse”, p. 278-283.

93

García-ArenalGarcía-Arenal, Mercedes, “La práctica del precepto del “amr bi-l-maʿrūf wa-l-nahy ʿan al-munkar” en la hagiografía magrebí”, Al-Qanṭara, 13 (1992) p. 143-165., “La práctica del precepto”, p. 154.

94

CookCook, Michael, Commanding Right and Forbidding Wrong, Cambridge, Cambridge University Press, 2001., Commanding Right, p. 371 (note 100).

95

Ibid., p. 371-373.

96

Ibn al-MunāṣifIbn al-Munāṣif, Tanbīh al-ḥukkām ʿalā mā’ḫiḏ al-aḥkām, Tunis, Dār al-Turkī li-l-Našr, 1988. ne cite jamais al-Ġazālī, ce qui n’est pas le cas d’al-ʿUqbānī qui le cite, mais uniquement lorsqu’il n’est pas redevable à Ibn al-Munāṣif. Il est cependant malaisé de déterminer dans quelle mesure al-ʿUqbānī a connaissance de l’héritage ghazalien que contiennent les propos d’Ibn al-Munāṣif.

97

Sur l’intérêt accordé par Ibn Tūmart à ce précepte voir : PenelasPenelas, Mayte, “El precepto de al-amr bi-l-maʿrūf wa-l-nahy ʿan al-munkar en el Tafṣīr de al-Qurtubī”, dans Patrice Cressier, Maribel Fierro et Luis Molina (éd.), Los Almohades, vol. 2, p. 1051-1073., “El precepto”, p. 1051-1052 ; García-ArenalGarcía-Arenal, Mercedes, “La práctica del precepto del “amr bi-l-maʿrūf wa-l-nahy ʿan al-munkar” en la hagiografía magrebí”, Al-Qanṭara, 13 (1992) p. 143-165., “La práctica del precepto”, p. 156-157 ; ChalmetaChalmeta, Pedro, El zoco medieval : contribución a la historia del mercado, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de Estudios Árabes - Fundación Cajamar, 2010., El zoco medieval, p. 592-596.

98

ChalmetaChalmeta, Pedro, El zoco medieval : contribución a la historia del mercado, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de Estudios Árabes - Fundación Cajamar, 2010., El zoco medieval, p. 597 ; BuresiBuresi, Pascal et El Aallaoui, Hicham, Gouverner l’empire. La nomination des fonctionnaires provinciaux dans l’empire almohade (Maghreb, 1224-1269), Madrid, Casa de Velázquez, 2013., El Aallaoui, Gouverner l’ empire, p. 180-182 ; García-ArenalGarcía-Arenal, Mercedes, “La práctica del precepto del “amr bi-l-maʿrūf wa-l-nahy ʿan al-munkar” en la hagiografía magrebí”, Al-Qanṭara, 13 (1992) p. 143-165., “La práctica del precepto”, p. 157.

99

PenelasPenelas, Mayte, “El precepto de al-amr bi-l-maʿrūf wa-l-nahy ʿan al-munkar en el Tafṣīr de al-Qurtubī”, dans Patrice Cressier, Maribel Fierro et Luis Molina (éd.), Los Almohades, vol. 2, p. 1051-1073., “El precepto”, p. 1052-1053 et 1070. Sur l’interprétation de cette inscription (CoranLe Coran, introduction, traduction et notes par Denise Masson, Paris, Gallimard, 1967. III/110 et III/111), M. Penelas rappelle l’analyse de M. A. Martínez Núñez selon laquelle cette inscription démontre la volonté des Almohades de contrôler directement la ḥisba, d’être les premiers censeurs et de s’en servir comme argument de propagande. À partir du commentaire d’al-Qurṭubī sur ce verset, elle propose une autre interprétation (qui n’est pas exclusive de la précédente) selon laquelle cette injonction aurait pour but d’inciter les soldats almohades à lutter contre les infidèles pour ne pas que la communauté disparaisse.

100

Ibid., p. 1065-1069 ; ce ḥadīṯ est cité par al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 4.

101

PenelasPenelas, Mayte, “El precepto de al-amr bi-l-maʿrūf wa-l-nahy ʿan al-munkar en el Tafṣīr de al-Qurtubī”, dans Patrice Cressier, Maribel Fierro et Luis Molina (éd.), Los Almohades, vol. 2, p. 1051-1073., “El precepto”, p. 1069 ; BuresiBuresi, Pascal et El Aallaoui, Hicham, Gouverner l’empire. La nomination des fonctionnaires provinciaux dans l’empire almohade (Maghreb, 1224-1269), Madrid, Casa de Velázquez, 2013. et El Aallaoui, Gouverner l’empire, p. 180-181.

102

ChalmetaChalmeta, Pedro, El zoco medieval : contribución a la historia del mercado, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de Estudios Árabes - Fundación Cajamar, 2010., El zoco medieval, p. 598.

103

Iḏā kāna dālika wāǧiban muta’akkidan ʿalā kulli man ʿalima-hu bi-ḥasab wasʿi-hi, fa-huwa ʿalā wulāt wa-l-quḍāt wa-sā’ir al-ḥukkām” : Ibn al-MunāṣifIbn al-Munāṣif, Tanbīh al-ḥukkām ʿalā mā’ḫiḏ al-aḥkām, Tunis, Dār al-Turkī li-l-Našr, 1988., Tanbīh, p. 310 et 325, 329-333, 336-338 ; CookCook, Michael, Commanding Right and Forbidding Wrong, Cambridge, Cambridge University Press, 2001., Commanding Right, p. 372 (et note 103) souligne que les références au devoir individuel sont moins fréquentes et que ce sont les autorités qui sont considérées comme les principaux agents en charge du devoir.

104

Al-qiyām bi-taġyīr al-munkar wāǧib mutaʿayyin wa-farḍ muta’akkid fī baʿḍ al-aḥwāl” : Ibn al-MunāṣifIbn al-Munāṣif, Tanbīh al-ḥukkām ʿalā mā’ḫiḏ al-aḥkām, Tunis, Dār al-Turkī li-l-Našr, 1988., Tanbīh, p. 310 mais aussi 315, 316, 332 ; à cet égard, CookCook, Michael, Commanding Right and Forbidding Wrong, Cambridge, Cambridge University Press, 2001., Commanding Right, p. 371 souligne sa dette à l’égard d’Ibn Rušd même s’il ne le cite pas.

105

LaoustLaoust, Henri, “La pensée et l’action politiques d’al-Māwardī”, Revue des Études Islamiques, 36 (1968) p. 11-92., “La pensée et l’action politiques d’al-Māwardī”.

106

AbbèsAbbès, Makram, “Essai sur les arts de gouverner”, dans al-Māwardī, De l’éthique du prince et du gouvernement de l’État, Paris, 2015, p. 37-235., “Essai sur les arts de gouverner”, p. 195.

107

Ibid., p. 184.

108

Ibid., p. 195.

109

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 177 ; Al-MāwardīAl-Māwardī, Al-Aḥkām al-sulṭāniyya wa-l-wilāya al-dīniyya, trad. Edmond Fagnan, Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif, Alger, 1915., al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 548-549.

110

Al-ʿUqbānīAl-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343., Tuḥfa, p. 176 ; Al-MāwardīAl-Māwardī, Al-Aḥkām al-sulṭāniyya wa-l-wilāya al-dīniyya, trad. Edmond Fagnan, Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif, Alger, 1915., al-Aḥkām al-sulṭāniyya, trad. p. 548.

111

Yaḥyā b. ʿUmarYaḥyā b. ʿUmar, Aḥkām al-sūq, éd. Maḥmūd ʿAlī Makkī, “Kitāb aḥkām al-sūq li-Yaḥyā b. ʿUmar al-Andalusī”, Revista del Instituto Egipcio de Estudios Islámicos en Madrid, 4, 1956, p. 59-151 ; trad. Emilio García Gómez, “Unas ordenanzas del zoco del siglo IX”, al-Andalus, XXII, 1957, p. 253-316., Aḥkām al-sūq.

112

L’éditeur d’Ibn al-Munāṣif divise son propos en sept grandes thématiques : 1/ la censure des actes en relation avec la pratique religieuse ; 2/ les questions portant sur le serment de divorce ; 3/ la censure concernant les rues et les places ; 4/ la fixation des prix ; 5/ les marchés et les contrats ; 6/ les poids et les mesures ; 7/ les conséquences néfastes provoquées par les ignorants qui s’intéressent à la science islamique et émettent des fatwā-s : Ibn al-MunāṣifIbn al-Munāṣif, Tanbīh al-ḥukkām ʿalā mā’ḫiḏ al-aḥkām, Tunis, Dār al-Turkī li-l-Našr, 1988., Tanbīh, p. 330-354. Viguera Molíns, “La censura de costumbres”, p. 597 proposait, non pas sept mais cinq grandes thématiques : la censure des actes concernant la pratique religieuse, la vie sociale, le commerce et les opérations bancaires, la fixation des prix et la condamnation des pratiques des gens ignorants.

113

MüllerMüller, Christian, “Non-Muslims as a part of Islamic Law : juridical casuistry in a fifth/eleventh century law manual”, dans Maribel Fierro et John Victor Tolan (éd.), The Legal Status of Ḏimmī-s in the Islamic West (second/eighth-ninth/fifteenth centuries), Turnhout, Brepols, 2013, p. 21-63., “Non-Muslims as a part of Islamic Law”.

114

YarbroughYarbrough, Luke, “A rather small genre: Arabic Works Against Non-Muslim State Officials”, Der Islam, 93, 1 (2016) p. 139-169., “A rather small genre”.

115

Van StaëvelVan Staëvel, Jean-Pierre, Droit mālikite et habitat à Tunis au xive siècle. Conflits de voisinage et normes juridiques d’après le texte du maître-maçon Ibn al-Rāmī, Le Caire, IFAO, 2008., Droit mālikite et habitat à Tunis, p. 190.

116

Ibid., p. 293.

117

Ibid., p. 192 ; voir aussi VoguetVoguet, Élise, Le monde rural du Maghreb central (xive-xvesiècles). Réalités sociales et constructions juridiques d’après les Nawāzil Māzūna, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014., Le monde rural, p. 21.

118

El HourEl Hour, Rachid, “Ibn al-Ḥāǧǧ al-Tuǧībī, Abū ʿAbd Allāh”, dans Jorge Lirola Delgado (dir.), Biblioteca de al-Andalus, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de estudios árabes, 2004-2012, vol. 3, p. 351-354 [n°580]., “Ibn al-Ḥāǧǧ al-Tuǧībī, Abū ʿAbd Allāh”.

119

IdrisIdris, Hadi Roger, “L’école malikite de Mahdia : l’Imām al-Māzarī (m. 536/1141)”, dans Études d’orientalisme dédiées à la mémoire de Lévi-Provençal I, Paris, Maisonneuve et Larose, 1962, p. 153-163., “L’école malikite de Mahdia”.

120

ChalmetaChalmeta, Pedro, “La hisba en Ifriqiya et al-Andalus : étude comparative”, Cahiers de Tunisie, 18 (1970) p. 87-105., “La hisba en Ifriqiya et al-Andalus”.

121

HeffeningHeffening, Willy, “al-Nawāwī”, EI², vol. VII, p. 1043-1044., “al-Nawāwī”, EI², vol. VII, p. 1043-1044.

122

Il fut un des maîtres de Šihāb al-Dīn al-Qarāfī : JacksonJackson, Sherman, Islamic Law and the State. The Constitutionnal Jurisprudence of Shihāb al-Dīn al-Qarāfī, Leyde-New York, E. J. Brill, 1996., Islamic Law and the State, p. 9.

123

FierroFierro, Maribel, “Heresy in al-Andalus”, dans Salma Khadra Jayyusi (éd.), The Legacy of Muslim Spain, vol. 2, Leyde-Boston, E. J. Brill, 1994, p. 895-908., “Heresy in al-Andalus”, p. 897-898.

124

JacksonJackson, Sherman, Islamic Law and the State. The Constitutionnal Jurisprudence of Shihāb al-Dīn al-Qarāfī, Leyde-New York, E. J. Brill, 1996., Islamic Law and the State, p. 53.

125

Van StaëvelVan Staëvel, Jean-Pierre, Droit mālikite et habitat à Tunis au xive siècle. Conflits de voisinage et normes juridiques d’après le texte du maître-maçon Ibn al-Rāmī, Le Caire, IFAO, 2008., Droit mālikite et habitat à Tunis, p. 311.

126

JacksonJackson, Sherman, Islamic Law and the State. The Constitutionnal Jurisprudence of Shihāb al-Dīn al-Qarāfī, Leyde-New York, E. J. Brill, 1996., Islamic Law and the State.

127

Il est l’auteur d’un ouvrage de jurisprudence intitulé Ikmāl ikmāl al-muʿlimAl-Ubbī, Ikmāl ikmāl al-muʿlim, éd. M. S. Hāshim, Beyrouth, 1994..

128

Une première enquête a été menée en ce sens sur le traitement de deux catégories sociales, les femmes et les ḏimmī-s dans la Tuḥfa: VanzVanz Jennifer, L’invention d’une capitale : Tlemcen (viie/xiiie-ixe/xvesiècle), Paris, Éditions de la Sorbonne, 2020., L’invention d’une capitale, p. 257-286.

Bibliographie

 

Sources

 

ʿAbd al-Bāsiṭ b. Ḫalīl, Deux récits de voyage inédits en Afrique du Nord : ʿAbd al-Bāsiṭ b. Ḫalīl et Adorne, Paris, Larose, 1936, rééd. Paris, Maisonneuve et Larose, 2001.

Aḥmad Bābā, Nayl al-ibtihāǧ bi-taṭrīz al-dībāǧ, éd. ʿAbd al-Ḥamīd ʿAbd Allāh al-Harāma, Tripoli, Manšūrat kulliyyat al-daʿwa al-islāmiyya, 1989.

Al-Burzulī, Fatāwā al-Burzulī Ǧāmiʿ masā’il al-aḥkām li-mā nazala min al-qaḍāyā bi-l-muftīn wa-l-ḥukkām, éd. Muḥammad al-Ḥīla, Beyrouth, 2002.

Le Coran, introduction, traduction et notes par Denise Masson, Paris, Gallimard, 1967.

Al-Ǧarsīfī, Risāla fī l-ḥisba, éd. Évariste Lévi-Provençal, Trois traités hispaniques de ḥisba, Le Caire, Maṭbaʿa al-maʿhad al-ʿilmī al-firansī li-l-āṯār al-šarqiyya, 1955, p. 119-128 et trad. Rachel Arié, “Traduction annotée et commentée des traités de ḥisba d’IbnʿAbd al-Ra’ūf et de ʿUmar al-Ǧarsīfī”, Hespéris-Tamuda, I/3, 1960, p. 365-375.

Al-Ġazālī, Iḥyā’ ʿulūm al-dīn, Le Caire, 1967-1968, vol. 2.

Ibn Ḫaldūn, ʿAbd al-Raḥmān, Al-Muqaddima, éd. Abdesselam Cheddadi, Casablanca, Ḫizānat Ibn Ḫaldūn Bayt al-funūn wa-l-ʿulūm wa-l-adab, 2005; trad. Abdesselam Cheddadi, Le Livre des Exemples, I. Autobiographie, Muqaddima, Paris, Gallimard-Bibliothèque de la Pléiade, 2002.

Ibn Ḫaldūn, Yaḥyā, Buġiyat al-ruwwād fī ḏikr al-mulūk banī ʿabd al-wād, éd. et trad. Alfred Bel, Histoire des Beni ʿAbd-al-Wâd : rois de Tlemcen jusqu’au règne d’Abou H’Ammou Moûsa, Alger, Imprimerie Orientale Pierre Fontana, 1903-1913.

Ibn Maryam, Al-Bustān fī ḏikr al-ʿulamā’ wa-l-awlīyā’ bi-Tilimsān, éd. ʿAbd al-Qādir Būbāyā, Beyrouth, Dār al-kutūb al-ʿilmiya, 2014 ; trad. F. Provenzali, El Bostan ou jardin des biographies des saints et savants de Tlemcen, Alger, Imprimerie Orientale Fontana frères, 1910.

Ibn al-Munāṣif, Tanbīh al-ḥukkām ʿalā mā’ḫiḏ al-aḥkām, Tunis, Dār al-Turkī li-l-Našr, 1988.

Léon l’Africain, Description de l’Afrique, trad. Alexis Épaulard, Paris, Librairie d’Amérique et d’Orient Adrien-Maisonneuve, 1956.

Al-Māwardī, Al-Aḥkām al-sulṭāniyya wa-l-wilāya al-dīniyya, trad. Edmond Fagnan, Les statuts gouvernementaux ou règles de droit public et administratif, Alger, 1915.

Al-Nubāhī, Kitāb al-marqaba al-ʿulyā fī man yastaḥiqq al-qaḍā’ wa-l-futyā, éd. Évariste Lévi-Provençal, Beyrouth, s.d., p. 66-75, trad. Arsenio Cuellas Marqués, Celia del Moral, Al-marqaba al-ʿulya de al-Nubahi (La atalaya suprema sobre el cadiazgo y el muftiazgo), Grenade, Universidad de Granada, 2005.

Al-Tanasī, Naẓm al-durr wa-l-ʿiqyān fī bayān šaraf Banī Zayyān, éd. Maḥmūd Bouyaed, Tārīḫ Banī Zayyān, mulūk Tilimsān : muqtaṭaf min Naẓm al-durr wa-l-ʿiqyān fī bayān šaraf Banī Zayyān, Alger, Bibliothèque Nationale d’Algérie, 1985 p. 244-246, trad. Jean Joseph Léandre Bargès, Histoire des Beni Zeiyan, rois de Tlemcen par l’imam Cidi Abou-Abd ʿAllah-Mohammed Ibn Abd’el Djelyl el-Tenessy, Paris, Benjamin Duprat, 1852, p. 119-125.

Al-Ubbī, Ikmāl ikmāl al-muʿlim, éd. M. S. Hāshim, Beyrouth, 1994.

Al-ʿUqbānī, Tuḥfat al-nāẓir wa-ġuniyat al-ḏākir fī ḥifẓ al-šaʿā’ir wa-taġyīr al-manākir, éd. ʿAlī Chenoufi, “Un traité de hisba (Tuḥfat an-nāẓir wa ġunyat ad-ḏākir fī ḥifẓ as-ša’ā’ir wa-taġyīr al-manākir) de Muḥammad al-‘Uqbānī al-Tilimsānī (jurisconsulte mort à Tlemcen en 871/1467) édition critique”, BEO, XIX, 1965-1966, p. 133-343.

Al-Wanšarīsī, Kitāb al-Miʿyār al-muġrib wa-lāmiʿ al-muʿrib ʿan fatāwā ahl Ifrīqiya wa-l-Andalus wa-l-Maġrib, éd. Muḥammad Ḥaǧǧī, Beyrouth, 1981-1983.

Yaḥyā b. ʿUmar, Aḥkām al-sūq, éd. Maḥmūd ʿAlī Makkī, “Kitāb aḥkām al-sūq li-Yaḥyā b. ʿUmar al-Andalusī”, Revista del Instituto Egipcio de Estudios Islámicos en Madrid, 4, 1956, p. 59-151 ; trad. Emilio García Gómez, “Unas ordenanzas del zoco del siglo IX”, al-Andalus, XXII, 1957, p. 253-316.

Études

 

Abbès, Makram, “Essai sur les arts de gouverner”, dans al-Māwardī, De l’éthique du prince et du gouvernement de l’État, Paris, 2015, p. 37-235.

Amri, Nelly, “Le pouvoir du saint en Ifrīqiya aux viiie-ixe/xive-xve siècles : le «très visible» gouvernement du monde”, dans Henri Bresc, Georges Dagher et Christiane Veauvy (dir.), Politique et religion en Méditerranée. Moyen Âge et époque contemporaine, Saint-Denis, Éditions Bouchène, 2008, p. 167-196.

Bencheneb, H., “al-Sanūsī”, EI², vol. IX, p. 20-24.

Bencherifa Mohammed, “Al-Bunnāhī lā al-Nubāhī”, dans Akādimiya. Revue de l’Académie du Royaume du Maroc, 13, 1998, p. 71-89.

Buresi, Pascal et El Aallaoui, Hicham, Gouverner l’empire. La nomination des fonctionnaires provinciaux dans l’empire almohade (Maghreb, 1224-1269), Madrid, Casa de Velázquez, 2013.

Brosselard, Charles, “Les inscriptions arabes de Tlemcen, XIX : tombeaux des familles El-Maqqari et El-Oqbani”, Revue Africaine, 30 (1861) p. 401-421.

Cahen, Claude et Talbi, Mohammed, “Ḥisba”, EI², vol. III, p. 503-505.

Chalmeta, Pedro, El zoco medieval : contribución a la historia del mercado, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de Estudios Árabes - Fundación Cajamar, 2010.

Chalmeta, Pedro, “La hisba en Ifriqiya et al-Andalus : étude comparative”, Cahiers de Tunisie, 18 (1970) p. 87-105.

Cook, Michael, Commanding Right and Forbidding Wrong, Cambridge, Cambridge University Press, 2001.

El Hour, Rachid, “Ibn al-Ḥāǧǧ al-Tuǧībī, Abū ʿAbd Allāh”, dans Jorge Lirola Delgado (dir.), Biblioteca de al-Andalus, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de estudios árabes, 2004-2012, vol. 3, p. 351-354 [n°580].

Ferhat, Halima, “Souverains, saints et fuqahā’ : le pouvoir en question”, Al-Qanṭara, 17, 2 (1996) p. 375-390.

Fernández Felix, Ana, Cuestiones legales del Islam temprano: la ʿUtbiyya y el proceso de formación de la sociedad islámica andalusí, Madrid, CSIC, 2003.

Fierro, Maribel, “Heresy in al-Andalus”, dans Salma Khadra Jayyusi (éd.), The Legacy of Muslim Spain, vol. 2, Leyde-Boston, E. J. Brill, 1994, p. 895-908.

García-Arenal, Mercedes, “La práctica del precepto del “amr bi-l-maʿrūf wa-l-nahy ʿan al-munkar” en la hagiografía magrebí”, Al-Qanṭara, 13 (1992) p. 143-165.

Heffening, Willy, “al-Nawāwī”, EI², vol. VII, p. 1043-1044.

Hunwick, John, Jews of a Saharan oasis : elimination of the Tamantit community, Princeton, M. Wiener Publishers, 2006.

Hunwick, John, “The rights of dhimmis to maintain a place of workship : a 15th century fatwā from Tlemcen”, Al-Qanṭara, 12, 1 (1991) p. 133-156.

Hunwick, John, “Al-Mahîlî and the Jews of Tuwât : The Demise of a Community”, Studia Islamica, 61 (1985) p. 155-183.

Idris, Hadi Roger, “L’école malikite de Mahdia : l’Imām al-Māzarī (m. 536/1141)”, dans Études d’orientalisme dédiées à la mémoire de Lévi-Provençal I, Paris, Maisonneuve et Larose, 1962, p. 153-163.

Jackson, Sherman, Islamic Law and the State. The Constitutionnal Jurisprudence of Shihāb al-Dīn al-Qarāfī, Leyde-New York, E. J. Brill, 1996.

Kisaichi, Masatoshi, “Three Renowned ‘Ulamā’ Families of Tlemcen : The Maqqari, the Marzuki and the ‘Uqbani”, The Journal of Sophia Asian Studies, 22 (2004) p. 121-137.

Lagardère, Vincent, Histoire et société en Occident musulman au Moyen Âge: analyse du Miʿyār d’Al-Wanšarīsī, Madrid, Casa de Velázquez, 1995.

Laoust, Henri, “La pensée et l’action politiques d’al-Māwardī”, Revue des Études Islamiques, 36 (1968) p. 11-92.

Morsel, Joseph, “Traces ? Quelles traces ? Réflexions pour une histoire non passéiste”, Revue historique, 680 (2016) p. 813-868.

Müller, Christian, “Non-Muslims as a part of Islamic Law : juridical casuistry in a fifth/eleventh century law manual”, dans Maribel Fierro et John Victor Tolan (éd.), The Legal Status of Ḏimmī-s in the Islamic West (second/eighth-ninth/fifteenth centuries), Turnhout, Brepols, 2013, p. 21-63.

Penelas, Mayte, “El precepto de al-amr bi-l-maʿrūf wa-l-nahy ʿan al-munkar en el Tafṣīr de al-Qurtubī”, dans Patrice Cressier, Maribel Fierro et Luis Molina (éd.), Los Almohades, vol. 2, p. 1051-1073.

Powers, David Stephan, “Aḥmad al-Wanšarīsī”, dans Oussama Arabi, David Stephan Powers et Susann Spectorsky (éd.), Islamic Legal Thought. A Compendium of Muslim Jurists, Leyde-Boston, E. J. Brill, 2013, p. 382-399.

Rodríguez Gómez, María Dolores, “Ibn al-Munāṣif, Abū ‘Abd Allāh”, dans Jorge Lirola Delgado (dir.), Biblioteca de al-Andalus, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de estudios árabes, 2004-2012, vol. IV, 2006, p. 253-258 (n°861).

Serrano Ruano, Delfina, “Ibn Rušd al-ǧadd Abū-l-Walī”, dans Jorge Lirola Delgado (dir.), Biblioteca de al-Andalus, Almeria, Fundación Ibn Tufayl de estudios árabes, 2004-2012, vol. IV, p. 617-626 (n°1007).

Talbi, Mohammed, “Quelques données sur la vie sociale en Occident musulman d’après un traité de ḥisba du xve siècle”, Arabica, 1 (1954) p. 294-306.

Touati, Houari, “Histoire et anthropologie religieuse. L’islam : religion et culture”, dans Houari Touati (dir.), Histoire générale de l’Algérie. L’Algérie médiévale, Oran, Zaytun, 2014, p. 243-314.

Vajda, Georges, “Un traité maghrébin adversus judaeos : aḥkām ahl al-ḏimma du Šayḫ Muhammad b. ʿAbd al-Karīm al-Maghīlī”, dans Études d’orientalisme dédiées à la mémoire de Lévi-Provençal, Paris, Maisonneuve et Larose, 1962, vol. II, p. 805-814 ;

Van Staëvel, Jean-Pierre, Droit mālikite et habitat à Tunis au xive siècle. Conflits de voisinage et normes juridiques d’après le texte du maître-maçon Ibn al-Rāmī, Le Caire, IFAO, 2008.

Vanz Jennifer, L’invention d’une capitale : Tlemcen (viie/xiiie-ixe/xvesiècle), Paris, Éditions de la Sorbonne, 2020.

Vidal Castro, Francisco, “Al-Burzulī”, Encyclopaedia of Islam, THREE, Ed. Kate Fleet, Gudrun Krämer, Denis Matringe, John Nawas, Everett Rowson, 2010.

Vidal Castro, Francisco, “El Miʿyār de al-Wanšarīsī (m. 914/1508). II: Contenido”, Miscelánea de Estudios Árabe y Hebraicos, XLIV, 1995, p. 213-246.

Vidal Castro, Francisco, “Las obras de Aḥmad al-Wanšarīsī (m. 914/1508). Inventario analítico”, Anaquel de Estudios Árabes, III (1992) p. 73-112.

Vidal Castro, Francisco, “Aḥmad al-Wanšarīsī (m. 914/1508). Principales aspectos de su vida”, Al-Qanṭara, 12, 2 (1991) p. 315-352.

Viguera Molíns, María Jesus, “La censura de costumbres en el Tanbīh al-ḥukkām de Ibn al-Munāṣif (1168-1223)”, dans Actas de las II Jornadas de Cultura Árabe e Islámica, Madrid, Instituto Hispano-Árabe de Cultura, 1985, p. 591-611.

Voguet, Élise, Le monde rural du Maghreb central (xive-xvesiècles). Réalités sociales et constructions juridiques d’après les Nawāzil Māzūna, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014.

Voguet, Élise, “Les communautés juives du Maghreb central à la lumière des fatwa-s mālikites de la fin du Moyen Âge”, dans Maribel Fierro et John Victor Tolan (éd.), The Legal Status of Ḏimmī-s in the Islamic West (second/eighth-ninth/fifteenth centuries), Turnhout, Brepols, 2013, p. 295-306.

Yarbrough, Luke, “A rather small genre: Arabic Works Against Non-Muslim State Officials”, Der Islam, 93, 1 (2016) p. 139-169.